Kedochim 5782

"Ne hais point ton frère en ton cœur: fais des remontrances à ton prochain, et tu ne porteras pas la faute à cause de lui. Ne te venge pas, ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, aime ton prochain comme toi-même: je suis l'Éternel."
(VAYIQRA 19,17-18)


Cette semaine en Israel, nous lisons la paracha Kedochim. En dehors d’Israel, on lit la paracha A’hare Mot (ici un commentaire envoyé il y a 2 ans sur A’hare Mot)

La paracha Kedochim présente beaucoup de lois sociales qui régissent les relations de l’homme envers son prochain.

En entête 2 versets. L’un commence par l’interdit de haïr son prochain, l’autre termine par l’ordre d’aimer son prochain. Entre temps, on aura appris l’ordre de faire des remontrances à son prochain, et de ne pas se venger.

Intéressons au premier verset.
“Ne hais point ton frère en ton cœur: fais des remontrances à ton prochain, et tu ne porteras pas la faute à cause de lui.”

Faire des remontrances à son prochain, c’est compliqué. Alors la Torah nous prévient. D’abord, tu ne haïras pas ton prochain, et si c’est le cas, tu devras lui faire des remontrances, si c’est nécessaire. Pour avoir un message audible du prochain, il faut d’abord chasser la haine de son cœur. En effet, la remontrance doit servir l’Autre. Ce ne doit pas être un moyen d’assouvir ses passions.
Résumé : si tu ne haïs pas ton prochain, tu as le devoir, quand ce sera nécessaire, de lui faire des réprimandes.

Faire une remontrance, c’est aider son prochain. La Torah m’ordonne de me soucier de mon prochain et de lui faire des remontrances dans certaines conditions. Parfois l’indifférence est telle que je ne vais pas me soucier de mon prochain qui se comporte mal. Je me dirai, s’il faute, c’est son problème, ce n’est pas le mien. Comme l’a dit le poète, “tout mais pas l’indifférence”. Car après l’indifférence viendra probablement la haine. Mon prochain se comporte mal, au début je serai juste indifférent, ensuite j’en viendrai peut être à le haïr.
Résumé : ne sois pas indifférent, fais des remontrances à ton prochain, sinon tu viendras à le haïr.

L’étape suivante, quand on a quelque chose sur le cœur à l’encontre de son prochain, c’est de passer aux paroles, ou aux actes : la vengeance, les rancunes.
La Torah dans le verset suivant nous dit donc : tu ne te vengeras pas.

Nous sommes en présence d’un cercle vicieux. Tout commence par l’indifférence. Par conséquent, on ne fait pas les remarques nécessaires à son prochain. Vient donc le temps de la haine. Puis la haine se transforme en rancoeur et en vengeance.

Pour casser le cercle vicieux, il faut commencer sur de bonnes bases. Il m’est interdit d’être indifférent à mon prochain. La Torah le dit clairement : “tu aimeras ton prochain comme toi-même".
Par amour pour son prochain, dans l’intérêt du prochain, il faudra donc savoir lui faire des remontrances. On ne garde rien sur le coeur, donc plus de rancoeur, plus de vengeances….

Si on aime vraiment son prochain alors le prochain ressentira l’amour même quand on lui fait des remontrances.


Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN