Massé 5782

« Vous arrangerez pour vous des villes, des villes de refuge elles seront pour vous ; et s’y enfuira la meurtrier, celui qui a frappé une personne par inadvertance. » (BAMIDBAR 35, 11).

Cette semaine, nous lirons la paracha Massé.

En dehors d'Israel, on lit 2 parachiot Matot et Massé. Ici un commentaire envoyé la semaine dernière.
En Israel, on ne lit que Massé…. Par conséquent, on redevient synchronisé cette semaine !

La paracha Massé présente les différentes étapes des Bné Israel dans le désert. Et à chaque fois la Torah précise un point de départ et un point d’arrivée, qui se transforme en point de départ … etc. On s’intéresse beaucoup au chemin… comme dans la vie, car le but est dans le chemin !

Puis la Torah présente le cadeau que D. donne à son peuple : la Terre d’Israel. Celle-ci sera répartie entre les 12 tribus. Mais, 48 villes seront données aux Léviim. La paracha nous demande de prévoir aussi des villes refuges (pour les meurtriers qui ont tué sans intention de tuer et sans négligence). Le verset en entête est celui qui introduit le sujet des villes refuges.
Le 2è chapitre de la guemara Makot, présente les lois des villes refuge et des meurtriers qui y seront accueillis. A la page 7a de Makot, on trouve la michna « Voici ceux qui se rendront dans les villes refuges, … celui qui tue par inadvertance … ».

Mais comment punir quelqu’un qui a donné la mort sans intention de la donner ? Même si la ville refuge est une prison sympathique, c’est malgré tout une prison. Le meurtrier par inadvertance ne peut en sortir. Il sera gracié à la mort du Cohen Gadol. Mais en attendant, sa liberté est restreinte.

Est-ce juste de punir celui qui faute de façon non intentionnelle ? La Torah nous dit oui ! Ne pas faire attention, c’est grave, on peut en venir à tuer quelqu’un… Je n’ai pas fait exprès n’est pas une excuse recevable quand on est négligent !

La première michna du 2ème chapitre de Makot (7a) nous explique que celui qui descend d’une échelle, trébuche, chute et tue quelqu’un en tombant, alors cette personne est coupable même si elle se croit non responsable. Elle doit partir en exil / prison dans la ville refuge. Descendre d’une échelle nécessite une attention particulière. Celui qui trébuche est coupable.

La ville refuge est une punition pour le meurtrier par inadvertance. Mais c’est aussi une protection face à un vengeur (Goel Hadam). La ville refuge, c’est aussi un moyen de ne pas tomber plus bas. C’est une ville de Léviim, des sages qui diffusent la Torah.
La guemara Makot 10a nous explique que si un élève doit partir en exil dans une ville refuge, alors son maître (son rav) doit le suivre.
En effet, le meurtrier par inadvertance doit VIVRE, il n’est pas condamné à mort. La guemara explique qu’il faut lui donner les moyens de vivre. Son rav qui, lui enseigne la Torah, lui est donc essentiel. Le Ritva précise que même s’il y a déjà une Yechiva dans la ville refuge, alors le Maître doit y  suivre son élève.
La guemara enchaîne. Rabbi Zéra déduit que tout maître doit bien sélectionner ses élèves. Il faut éviter les élèves peu sérieux, qui fautent, et qui à cause de leurs fautes en viendront un jour à tuer par inadvertance.

Encore une fois, nous comprenons que “je n’ai pas fait exprès”, “ce n’était pas intentionnel”... ne sont pas recevables. L’homme est maître de ses actes, il est responsable. Celui qui ressent vraiment la présence divine, celui qui agit comme un homme, celui qui pense ses actes ne fautera pas, même par inadvertance.


Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN