Matot 5782

« Et si la terre est conquise, devant D., alors vous reviendrez, et vous serez quittes envers D. et envers Israel …» (BAMIDBAR 32,22).
Cette semaine, nous lirons la paracha Matot.

En dehors d'Israel, on lit la paracha Pin’has. Ici un commentaire envoyé la semaine dernière.

Le début de la paracha Matot traite des voeux que l’on prononce et de la façon dont on doit gérer ces voeux. Puis la paracha traite de la guerre contre Midiane, le peuple qui avait entraîné une partie des Bné Israel dans la débauche. La paracha se termine par la volonté des tribus de Reuven, Gad et la moitié de Ménashé, de s’installer à l’Est du Jourdain. Bien évidemment, ils s'engagent à combattre et conquérir la Terre d’Israel aux côtés de leurs frères des autres tribus.

La guemara Yoma 38a nous explique que la maison de Garmou, spécialiste du pain au Temple, n'avait pas de farine complètement blanche chez eux afin qu’on ne les suspecte pas d’utiliser à des fins personnelles la farine du Temple. Ils respectaient ainsi l’injonction de la Torah (verset en entête) : “et vous serez quittes envers D. et envers Israel”.

De même la Maison Avtinasse était spécialiste de l’encens au Temple. Et on n’a jamais vu une mariée sortir de la Maison Avtinasse en étant parfumée. Afin qu’on ne les suspecte pas d’utiliser les parfums et essences utilisés pour le Temple.

La guemara Shekalim, 3è chapitre, 2è Michna (ou hala’ha), nous apprend que celui qui entrait dans la salle du trésor du Temple, pour prendre les fonds pour les sacrifices quotidiens (Troumat Halichka) ne devait pas porter des habits pouvant rendre les gens suspicieux : vêtements à ourlets ou poches, et même avec les tefilines … Pourquoi ? Il faut être propre devant D. et devant les hommes.

On pourrait très bien dire, je suis droit, je me comporte bien, que les autres pensent ce qu’ils souhaitent ! Je n’ai pas de comptes à leur rendre ! Et bien non !
La Torah m’oblige à me confronter au regard de l’Autre. Si je veux vraiment être quitte devant D. alors je dois d’abord être propre aux yeux des hommes.

C’est pour cela aussi que ceux qui s’occupent de l’argent de la communauté ont intérêt à publier des comptes. Celui qui ramasse des fonds pour une institution voit ainsi sa mission simplifiée, lorsque les comptes sont publics.

Et pourtant, on pourrait dire, les autres n’ont qu’à parler, les autres n’ont qu’à suspecter, les autres ont tort de juger avec des yeux tordus ! NON ! La Torah nous demande de prendre en compte la psychologie de l’autre, même quand l’autre n’est pas parfait.

Ce n’est pas parce que j’ai raison que je dois ignorer l’autre. Celui qui se croit parfait, ne voit pas la nécessité de penser à l’autre. Celui qui se croit parfait, peut même lever la voix … c’est normal il a raison. Mais la Torah me demande de prendre en compte ce que pense l’autre, même si j’ai raison et que l’autre se trompe.

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN