Vaet’hanan 5783

 «Quand tu engendreras des fils et des petits fils, et que vous resterez longtemps dans le pays, si vous vous corrompez, et vous fabriquez une idole, …. D. vous dispersera parmi les peuples et vous resterez en petit nombre, … »
(DEVARIM 4, 25 et 27)

Cette semaine, nous lirons la Paracha Vaet'hanan, suivie de la Haftara Na'hamou. En référence à la haftara, le Chabbat de cette semaine est d'ailleurs souvent appelé "Chabbat Na'hamou" (consolation), car il suit le 9 AV (destruction des deux temples).


Dans cette paracha nous lisons à nouveau les 10 paroles (10 commandements). Nous trouvons aussi le 1er paragraphe du chema : “tu aimeras D. …”
Les versets en entête sont issus de la paracha, mais ils ont aussi été lus le 9 av, au matin quand on a sorti la Torah.

Le 9 av, c’est la destruction du Temple, et le peuple qui commence son exil. Le verset nous explique que nous sommes responsables de notre sort. Si on se sent trop bien sur notre terre, et que l’on commence à fauter, alors nous serons exilés. C’est ce qui s’est passé le 9 av. C’est l’aboutissement de générations qui ont fauté … et au bout du compte, nous avons été jetés d’Israel.


La lecture des prières de Tichea Beav avait un goût particulier pour moi aujourd’hui. Je me suis dit, maintenant, nous sommes en Israel, nous sommes revenus sur cette terre après 2000 ans d’exil. Les paroles que nous avons prononcées étaient parlantes pour ceux qui ont erré pendant 2000 ans, et qui vivaient dans l’espoir de retrouver la terre d’Israel. Mais nous qui avons la chance d’avoir réalisé le rêve de nos ancêtres, ces paroles étaient presque réconfortantes.

Nous avons été jetés, exilés, comme la Torah nous l’avait annoncé la Torah. Nous avons mal agi, nous avons été punis. Mais depuis 1948, nous sommes de retour.
Flavius Josephe  est l’auteur de la Guerre de Juifs. Le livre retrace l’histoire du peuple juif au moment où le peuple commence son exil et que le Temple est détruit.
Voici le lien du livre : https://books.google.co.il/books/about/Histoire_de_la_guerre_des_juifs_contre_l.html?id=fXNKAQAAMAAJ&printsec=frontcover&source=kp_read_button&hl=fr&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

C’est une édition de 1879. Le livre est précédé d'une introduction, dont je n’ai pas trouvé l’auteur. Voilà ce que l’on trouve dans l’introduction:
“C’est le Christ qui conduit Titus [qui va détruire le Temple] par la main ; c’est son sang qui retombe sur le peuple déicide …” En clair, l'auteur explique que si le peuple juif est dispersé c’est parce qu’il a fauté envers celui qui deviendra le dieu des chrétiens !


Autant dire que voir le retour des juifs sur leur terre a dû être difficile à avaler pour de nombreux chrétiens…

Mais maintenant que nous sommes en Israel, cela signifie-t-il que les jeux sont faits et que notre mission est finie ?
 

La réponse on la trouve dans la fin de la Haftara que l’on a lu le 9 av au matin.
“Ainsi parle D. : "Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse!
Que celui qui se glorifie se glorifie uniquement de ceci: d'être assez intelligent pour Me comprendre et savoir que Je suis D., exerçant la bonté, le droit et la justice sur la terre, que ce sont ces choses-là auxquelles je prends plaisir", dit l'Eternel.” (Jeremie 9,22-23)
Notre objectif est clair : nous devons faire travailler notre cerveau pour tenter de découvrir D. Mais on aurait pu croire que l’objectif est purement intellectuel, méditer pour découvrir D. A la limite s’enfermer, vivre en dehors du monde pourrait être le moyen d’appréhender le divin. Et bien non ! Connaître D. c’est d’abord L’imiter et créer une société avec la bonté, le droit et la justice sur terre.

Le travail n’est donc pas fini. C’est bien, nous pouvons vivre en Israel. Mais cela ne suffit pas, nous devons oeuvrer pour s’approcher de D. et pour cela tenter de créer une société idéale, où le bonheur de l’Autre fait partie de mes préoccupations.


Chabbat Chalom
Stephane Haim Cohen
www.limud.net