« Avraham pria vers D.
D. guérit Aviméleh... »
Berechit (20,17)
VAYERA est La Paracha qui nous raconte plusieurs moments clés de la vie d’Avraham :
- La visite des anges qui viennent annoncer que Sarah aura un fils
- La négociation avec D. pour sauver les villes de Sodome et Gomorrhe
- Le sauvetage de Loth et la destruction de Sodome et Gomorrhe
- La rencontre avec Avimele’h
- Sarah qui enfante Yts’haq, la brith mila de Yts’haq
- Avraham qui doit renvoyer Ychmael
- L’ultime épreuve : la ligature de Yts’haq.
Le verset en entête constitue l'épilogue de la rencontre entre Avraham et Aviméle'h.
Araham avait dû s'installer dans le sud, et fit passer Sarah son épouse pour sa sœur. Aviméle'h veut s'accaparer de Sarah. D. le punit. Aviméle'h rend alors Sarah, sans avoir pu en abuser. Avraham prie alors pour Aviméle'h, et D. le guérit.
La guemara Baba Kama 92a nous dit que celui à qui l'on présente ses excuses et qui ne pardonne pas, est cruel. Et cela, nous dit la guemara, on l'apprend du verset en entête.
Le Torah Temima nous dit que cette guemara est difficile. En effet, comment généraliser à partir d'Avraham ? Avraham est un modèle de bonté. Peut être qu'il n'avait pas à pardonner ? Avraham est bon, c'est pourquoi il a décidé de pardonner. Mais si l'on s'intéresse à la loi pure, peut être qu'il n'avait pas à le faire ?
D'ailleurs, Avraham fait traditionnellement plus que ce qui est requis. Quand il reçoit les invités, il leur présente des tables dignes des rois. Avec Aviméle'h aussi, il va même jusqu'à prier pour lui. Il est donc évident qu'il lui a pardonné.
Le Torah Temima nous explique que la Torah n'a précisé dans le verset que les actes de bonté d'Avraham. Avraham a prié pour Aviméle'h, mais il n'était pas obligé, la Torah l'écrit donc. En revanche, pardonner à celui qui s'excuse, c'est le minimum indispensable, la Torah ne l'écrit donc pas. C'est normal de pardonner à quelqu'un qui présente ses excuses. Ne pas pardonner, c'est cruel.
Le Torah Temima nous rapporte que le Rama, Hala'ha 606 du Ora'h 'Hayim, tranche et dit que celui qui ne pardonne pas à celui qui a présenté ses excuses, est cruel. Il n'y a qu'un cas où il est autorisé de ne pas pas pardonner : c'est lorsque l'offensé cherche l'intérêt de l'offenseur. Parfois, il peut être utile pour celui qui s'excuse, qu'on lui refuse le pardon.
La guemara Yoma 87b nous présente l'histoire de Rabbi 'Hanina qui a refusé de pardonner à Rav, bien que que Rav aient présenté ses excuses à plusieurs reprises. Je vous invite à lire le Torah Temima pour connaître l'explication très sympathique, et qui appuie la thèse du Rama à ce sujet.
Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN