Vayiqra 5784 - Za'hor - POURIM

 Pourim - La fête de l'Amour !


"Pour les juifs il y avait de la lumière et de la joie, de l'allégresse et de l’honneur …"
לַיְּהוּדִים, הָיְתָה אוֹרָה וְשִׂמְחָה, וְשָׂשֹׂן, וִיקָר

(Esther 8,16)

Nous commençons cette semaine, le troisième livre de la Torah, le livre de Vayiqra, appelé "Le Lévitique", car il a pour thème principal le service de D. (au Temple ou dans le Michkan) qui était effectué par la tribu des Lévi. Cette tribu inclut les Léviim mais aussi les Cohanim.

La première paracha du Lévitique, Vayiqra, est quant à elle consacrée aux offrandes/sacrifices. En effet, il n’y a pas de mots en français pour traduire le concept de « korbane ».

Cette semaine, c'est aussi le chabbat Za'hor « Souviens toi ». Nous avons l'obligation d'écouter ce passage de la Torah : nous avons la mitswa de nous souvenir de ce qu'a fait Amaleq, quand nous sommes sortis d'Egypte.
« Souviens-toi de ce que t'a fait Amaleq, dans le chemin, lorsque vous êtes sortis d'Egypte »
(Fin de la paracha Ki Tetse Devarim 25,17-19)


Nous lisons ce passage le chabbat qui précède Pourim car Aman, qui a voulu exterminer le peuple juif, est un descendant de Amaleq.

Le Rav Dessler, dans le 2è tome du Mi’htav Meeliahou (page 123), nous parle de Pourim.


Il demande : pourquoi le mois de Adar est-il associé à la joie ? Et pourquoi cette joie grandit de jour en jour jusqu’à pourim ? Il demande aussi pourquoi le Ari zal nous dit que la sainteté de Pourim est plus grande que celle de Yom Kippour. Pourquoi dit-on que Yom à HaKipourim, est comme Pourim “Ki-Pourim”. En clair, Kippour atteint presque le niveau de Pourim.
Rav Dessler explique que l'amour naît du don : en donnant, on se rapproche de l’autre, et l’on va développer l’amour envers celui qui reçoit.
Il continue : donner n’est possible que pour l’homme libre. On ne peut pas donner en étant contraint… en tout cas ce n’est pas ce type de don qui développera l’amour. C’est pourquoi, les anges ne connaissent que la dimension crainte. Pour donner et donc aimer, il faut être libre. Les anges n’ont pas de libre arbitre.

Lorsque les Bné Israel ont reçu la Torah, ils ont perdu le libre arbitre. Les miracles étaient tels qu’ils n’ont eu d’autres choix que de recevoir la Torah. Le Rav Dessler cite le Maharal  : leur intellect les contraignait à recevoir la Torah. Lorsque l’on dit que les Bné Israel ont retrouvé le niveau de Adam, le premier homme, avant la faute, c’est la même idée. La faute a donné à Adam la connaissance du bien et du mal. Avant la faute, Adam n’était pas aussi libre qu’après la faute.

A l’époque de Pourim, les Bné Israel ont reçu la Torah par Amour.

En effet, seuls les humains, qui connaissent le libre arbitre, peuvent ressentir pleinement la joie de la punition des méchants. L’homme qui est libre, et qui connaît le le concept de mal, peut ressentir, l’atteinte que l’on porte au nom de D., lorsque l’on porte atteinte à son peuple.

A Pourim, lorsque s’inverse subitement le cours de l’histoire, lorsque la potence prévue pour Morde’hai se transforme en potence pour Aman le méchant, la reconnaissance et la joie s’emparent du peuple juif. Le peuple ressent la joie en assistant à “la vengeance divine” (ce sont les mots du Rav Dessler). Et la joie mène à l’envie de donner (accomplir les mitswot ?), et le don mène à l’amour de D.
Ainsi le peuple commence à servir D. par amour. C’est le sens de la supériorité de Pourim sur Kipourim. Servir D. par amour est plus grand que de servir D. par crainte à Kippour.

Pourim doit nous permettre de construire l’amour pour se rapprocher de D. :

  • Ce n’est pas un hasard si les commandements de Pourim sont centrés sur le don. Donner aux pauvres, envoyer des mets à son prochain. L’amour de l’Autre et de D. se développe en donnant
  • Ressentir la joie, de la justice divine qui s’est réalisée permet aussi de développer cet amour

Prions pour que nous ayons encore plus de raisons de nous réjouir ! Prions pour que le mal disparaisse et que Son Nom se dévoile aux yeux de tous !

Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN

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