YOM KIPPOUR 5782 et chabbat qui suit PARACHAT AAZINOU

« Le Rocher [le Créateur] parfaite est Son œuvre, car toutes Ses voies sont jugement, un D. fidèle et sans iniquité, Il est juste et droit.»
(DEVARIM 32,4)


Comme d’habitude, tout ce que j’écris, c’est pour moi, ce n’est pas une leçon que je donne au lecteur.
Voici ce que j'essaierai de dire à table à ma famille pendant le repas qui précède Yom KIPPOUR.


Le verset en entête nous dit « Toutes Ses voies sont jugement … Il est juste et droit ». Et c’est devant Lui que l’on se présente à Yom Kippour. On ne peut plus tricher, il ne faut pas se voiler la face.

Au cours de Yom Kippour, nous répèterons à maintes reprises les 13 attributs divins, qui ont été dit quand D. a pardonné la faute du veau d’or.
Parmi ces attributs, on a : “Il supporte la faute [avone], la rébellion [pécha’], le péché, [‘Hatate]” (Chemot 34,7).

 

  • Avone = les fautes intentionnelles, les fautes qui viennent quand on cède à la tentation. Exemple: manger un cheese burger. Le fauteur sait que c’est interdit, mais il en a trop envie… il faute.
     
  • Pécha’ = les fautes de rébellion. Fauter est ici un moyen de se révolter contre D.
    Exemple : manger un cheese burger, non pas parce que le fauteur aime ceci, mais uniquement pour se révolter contre D.
     
  • ‘Hatate = fautes non intentionnelles. Exemple : manger un cheese burger, en croyant avoir mis de la mayonnaise. Le fauteur n’a pas fait exprès.

Quel est cet ordre choisi par le verset : une faute grave (intentionnelle), une faute terrible (rébellion), et une faute anodine (sans intention de fauter) ?

Peut être que la Torah veut nous faire comprendre qu’une faute non intentionnelle est dans un certain sens plus grave qu’une faute intentionnelle.
 

En effet, je n’ai pas fait exprès, c’est le joker. Je ne vais pas me repentir, puisque je n’ai pas fait exprès.
Pourtant, les actes non intentionnels sont porteurs d’un message plus profond. C’est trop facile de blesser son prochain et de dire je n’ai pas fait exprès. Alors tout serait permis … car je n’ai pas fait exprès. On peut tuer physiquement ou moralement sans faire exprès !

Et souvent on va fauter sans s’en rendre compte, et donc on ne se corrigera pas. Le mal est ancré en nous et nous ne le remarquons pas. Ce n’est pas un hasard si la Torah demande tant d’offrandes / sacrifices pour réparer les fautes non intentionnelles. En effet, pour les fautes intentionnelles, pas besoin de sacrifices !

Nous avons besoin d’intégrer en nous que nous devons être conscient 100% du temps. Nous n’avons pas le droit d’utiliser le prétexte je n’ai pas fait exprès.
Les fautes non intentionnelles sont peut-être liées à ma nature profonde (inconsciente), et ce n’est pas facile de s’en séparer. Sans effort, on ne peut pas atteindre la cause profonde à réparer.
La pratique des mitswot va me permettre d’intervenir et de corriger ma nature profonde… et ce ne sera pas un refoulement.

La guemara Yoma 86b, se demande s’il faut cacher les fautes, ou les dévoiler. Le psaume 32,1 nous dit “Heureux … celui qui cache sa faute (‘Hataa)”
Michlé 28,13, nous dit que “celui qui cache ses fautes, ne réussit pas”. Et la guemara lève la contradiction entre les 2 versets.


De notre côté, on pourrait peut être avancer que la pratique des mitswot permet de (se) cacher les fautes intentionnelles. Et ce n’est pas un refoulement. Ce n’est pas une chape de plomb que l’on mettrait au-dessus de cette partie inconsciente. Cela ressemble plutôt au sang des animaux (‘hayot et oiseaux comestibles) que la Torah me demande de recouvrir lors de la che’hita. La poussière, le sable qui recouvrent le sang ne recouvrent simplement pas le sang, ils vont absorber le sang pour le faire disparaître. La pratique régulière des commandements divins va changer ma nature profonde, si je le veux.

Que D. protège le Am Israel et toute  l’humanité !
Que nous fassions les efforts nécessaires pour nous changer et servir d’exemples !
Ainsi nous hâterons la venue du Machia’h très bientôt !

GMAR VA’HATIMA TOVA

Stéphane Haim COHEN

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