“un pays où tu ne mangeras pas ton pain avec parcimonie, où tu ne manqueras de rien; un pays dont les pierres sont du fer, et de ses montagnes tu extraieras du cuivre”
(DEVARIM 8,9)
Cette semaine, nous lisons la Paracha Eqev, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel. Moshé rappelle les révoltes des bné Israel contre D.
Moshé réprimande les Bné Israel.
Moshé décrit aussi le pays fabuleux que devront mériter les Bné Israel, un pays avec des sources, un pays de blé, d’orge, …
Le verset en entête dit même “un pays où tu ne manqueras de rien”... mais il faudra le mériter.
C’est un pays où “les pierres [Avanéa] sont du fer”. (DEVARIM 8,9)
La guemara Taanit 4a nous rapporte ce verset. Rabbi Abba dit : “tout Talmid ‘Ha’ham (érudit) qui n’est pas dur comme le fer, n’est pas un Talmid ‘Ha’ham, comme il est dit “un pays où les pierres [Avanéa] sont du fer”, (DEVARIM 8,9), ne lis pas AVaNéa [pierres], mais BoNéa (constructeurs = talmid ‘ha’ham)”.
Le Torah Temima explique pourquoi Rabbi Abba a fait le lien entre les pierres et les sages. Il rappelle la fin de la guemara Bera’hot (64a) : “Ne lis pas tes fils (BaNaï’h les sages, ‘ha’hamim) mais tes constructeurs (BoNaï’h)”. Les sages sont des constructeurs, les piliers de la nation. Ces pierres sont les fondations de la nation.
Le Torah Temima rapporte aussi la guemara Baba Batra 145b où l’on qualifie de transporteurs de pierre, ceux qui connaissent la michna.
Le Torah Temima rapporte de nombreuses sources où l’on compare les sages aux pierres. Il cite même le Zohar sur le verset “Et vous parlerez au rocher”, qui traduit “vous parlerez à ceux qui s’occupent de la Torah”.
Le Torah Temima a donc expliqué ce qui a amené Rabbi Abba à faire le lien entre les pierres et les sages, mais il soulève une interrogation : que signifie que le sage doit être dur comme le fer ?
Le Torah Temima explique que l’on doit demander au sage, encore plus qu’à tout homme d’être rapide à se calmer. Il nous dit que le sage doit être tendre comme le roseau et pas dur comme le cèdre. En plus, le Torah Temima explique que Rabbi Abba n’a pas dit que le sage doit être dur comme un cèdre (qui est le symbole de ce qui est dur), mais comme du fer !
Le Torah Temima rapporte donc l’explication du “Griv, dans Miné Targuima”. Après une recherche sur Google, je pense qu’il fait référence au Gaon Rabbi Yichaya Berlin et son livre édité en 1836.
Dans Miné Targuima, on trouve une signification qui répond aux difficultés soulevées par le Torah Temima. On y rapporte la guemara Mena’hot 85b. Rava parle d’un homme “dur comme le fer”. Et la Guemara demande, qui est-ce ? C’est Rav Sheshete. Rashi explique ce qu’est un homme dur comme le fer : c’est un sage, bien aiguisé, qui sait trancher la hala’ha comme le fer.
Un sage n’est donc pas un homme dur, au sale caractère. Un sage, c’est celui qui sait trancher.
CHABBAT CHALOM
Stéphane Haim COHEN
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