Pekoude 5785 - Ha’Hodech

 " Voici les comptes du Michkan, le Michkan du témoignage, qui ont été comptés sur l’ordre de Moshé ; service des Lévites, sous la direction de Itamar fils d’Aaron le Prêtre"
(CHEMOT 38,21)

Commentaire largement inspiré de celui qui a été envoyé en 5776.

Nous lirons cette semaine la paracha Pekoudé. Moshé présente la comptabilité mise en place pour expliquer le financement de la construction du Michkan (le Temple démontable du désert).

Le Michkan est qualifié de Michkan de Témoignage. Le midrach Tan’houma explique que Le Michkan est le témoignage du pardon de D. envers les Bné Israel suite à la faute du veau d’or.

Le Midrach Raba, quant à lui, explique que le mot témoignage est relatif à Moshé. C’est le témoignage que Moshé a été choisi par D. pour construire Sa résidence parmi nous.

On peut donc clairement considérer le Michkan comme le symbole de la proximité de l’homme avec D.
Mais on peut aussi considérer le Michkan comme le nécessaire éloignement de l’homme vis à vis de D.

En effet, les croyances païennes, idolâtres voyaient un ou plusieurs dieux partout. Les hommes avaient besoin de sentir leur dieu. Parfois, il y en avait plusieurs afin de mieux ressentir la divinité.

La Torah nous dit, il y aura le Michkan. Un endroit auquel on accède peu, car il faut être pur. Au sein même du Michkan, et plus tard du Temple, il y a plusieurs zones. Certaines sont réservées aux gens purs, d’autres, uniquement aux Cohanim aptes au travail, ….
Et enfin, le Saint des Saints est un endroit inaccessible … seul le Cohen Gadol y entre une fois par an par Yom Kippour.

En clair, le Michkan veut nous faire comprendre qu’on ne doit pas chercher à tout prix à ressentir la présence divine. On doit chercher d’autres moyens pour se rapprocher de D.

Ce n’est pas par un lieu, que l’on peut appréhender D.
Aussi beau soit-il, aussi grandiose soit-il, un lieu, un endroit n’est pas suffisant pour me rapprocher de D. Au contraire, en m’éloignant de ce lieu, je vais faire des efforts intellectuels pour grandir.

Cette semaine, nous lirons en plus la paracha qui commence par “Ha’hodech” = Le mois. C’est l’ordre divin de sanctifier le mois. C’est peut être un clin d’oeil. Plus que sanctifier le lieu, nous devons sanctifier le temps. Un lieu est extérieur à l’homme. Même si le lieu peut parfois créer un lien avec D., c’est un lien pauvre. En revanche, en sanctifiant le temps, en devenant maître du temps, je vais peut-être vivre le présent intensément, pas comme une machine. Ainsi, je me rapprocherai de D.
A l’orée du mois de Nissan, du mois de Pessa’h, du mois où nous fêterons la liberté, la Torah nous demande de tenter de devenir Maître du temps.

Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN

www.limud.net