BERECHIT 5779

Besimana Tava
 
« D. dit que la terre se couvre de végétaux, … d'arbres fruitiers donnant des fruits …. »
« La terre produisit …. des arbres donnant des fruits ...
(BERECHIT 1, 11-12)
 
Nous venons de terminer les fêtes du mois de Tichri. Nous avons pu ressentir une proximité avec le Roi. Mais maintenant les cadeaux sont finis… Si l’on veut retrouver cette proximité, il faut le vouloir. Il faut aller vers le Roi…, dans la vie il faut faire des efforts.
 
Ce n’est plus Lui qui vient vers nous. C’est à nous de bien savoir utiliser l’énergie emmagasinée et nos bonnes résolutions, pour tenter de s’élever vers le Roi.
 
S’élever, c’est essentiellement une chose… tenter de connaître le Roi. Mais, pour cela, il n’y a pas 36 solutions. Si je veux tenter de Le connaître, je dois étudier Son message intemporel, la Torah. Et bien sûr intégrer en moi cette Torah… je dois me comporter comme un homme de Torah.
 
Les versets en entête sont extraits du 3è jour de la Création. 
D. demande à la terre de produire des arbres fruitiers donnant des fruits… Mais la terre ne respecte pas l'ordre divin, elle produit uniquement des arbres donnant des fruits.
 
Rashi s'intéresse à la répétition «  des arbres fruitiers donnant des fruits », et nous explique que dans le projet divin, à l'origine, l'arbre (le bois) devait aussi avoir le goût du fruit. Mais la terre n'a pas respecté l'ordre. Au bout du compte, seul le fruit a le goût du fruit.
 
Un enseignement du Rav Kook, Orot Hatechouva 6,7,  m'a été rapporté par un proche, à propos de ces 2 versets. Le Rav Kook explique que le fruit représente l'objectif, et l'arbre (le bois de l'arbre) le moyen de réaliser l'objectif.
 
A l'origine, le bois devait avoir le goût du fruit, signifie que le moyen pour réaliser l'objectif n'était pas perçu comme un moyen. Le moyen avait du goût, le moyen c'était le fruit. En quelque sorte, le moyen c'était déjà le but.
Dans un monde idéal, le moyen n'est pas perçu comme un moyen. Dans un monde idéal, le but n'est pas l'aboutissement d'un chemin fastidieux. Le but, c'est le chemin lui-même.
 
Si l'on se focalise, sur le but, si l'on centre sa vie sur le but, alors, on est en permanence malheureux. Avant d'atteindre le but, on trime, on peine. Si l'on échoue, et que l'on n'atteint pas le but, on est malheureux. Si l'on atteint le but, qui est fini, alors la joie est de courte de durée… et après la dépression guette car le but a été atteint, et que reste-t-il à faire ? Le but est un élément fini. Le but a une limite
 
En revanche, si je me concentre sur le chemin, si le chemin est l'essentiel pour moi, alors je suis heureux en permanence. Le chemin est infini. Je sais qu'en permanence je dois tenter de me parfaire pour me rapprocher de D.
Je ne sers pas D. pour atteindre un quelconque objectif, je sers D. uniquement parce qu'en servant  D. sans rien attendre en retour, je me rapproche de D.
 
Chabbat Chalom 
 
Stéphane Haim COHEN