Vaye’hi 5784

« Jacob appela ses fils et il dit: Rassemblez-vous, je veux vous raconter ce qui vous arrivera à la fin des jours. Groupez vous ensemble et écoutez, fils de Yaaqov, écoutez Israel votre père. »
Berechit (49,1-2)

Le début de ce commentaire est une copie d’une partie d’un commentaire envoyé en 5780. Ensuite nous tenterons de répondre à la question posée la semaine dernière.

La paracha de la semaine conclut le livre de Béréchit. Le peuple des enfants d’Israel (Yaaqov) est à présent une entité à part entière, bien que résidant en Egypte.
Yaaqov, le troisième patriarche bénit, dans notre paracha, ses enfants, les 12 tribus, avant de rejoindre le monde de la Vérité.

Le Netivot Chalom rappelle les mots de la guemara Pessa'him 56a. Yaaqov a voulu dévoiler la fin des temps, et son inspiration divine disparut.
Le Netivot Chalom continue en citant le Zohar : il est impossible que la Torah exprime quelque chose qui ne se produit pas.

Si la Torah fait dire à Yaaqov qu'il va annoncer la fin des temps, c'est clair qu'il a exposé son message.

C'est pourquoi le Netivot Chalom insiste sur le mot utilisé par la Torah « Raconter » = « AGuiDa » Rassemblez vous et je vais vous raconter.
Aguida, c'est « je vous dirai », « je vous raconterai ». Le mot est construit sur la racine eGueD = lien.
Yaaqov dit donc Rassemblez vous et soyez unis, …. c'est cela le secret de la fin des temps.

En effet, c'est la division, la haine gratuite qui a mené à l'exil consécutif à la destruction du Temple.
La solution c'est de s'unir.

Le Netivot Chalom explique qu'à la fin des temps grande sera la tentation des divisions. Et si le peuple veut hâter la délivrance, il devra s'unir.
S'unir, ne veut pas dire abandonner ses principes. S'unir ne veut pas dire faire des concessions sur son mode de vie ou de penser.

S'unir c'est être intransigeant avec soi même et tolérant avec l'Autre.

S'unir, c'est accepter que l'Autre puisse être différent mais pas inférieur.

La semaine dernière, dans Vayigach, nous avons dit que la discorde des enfants est une atteinte au respect des parents. Lorsque les enfants se disputent, le père a de la peine. Lorsque le peuple est divisé, c’est D. à qui on porte atteinte.

POURQUOI ?
Nous avons demandé : comment comprendre que la fraternité est plus importante que le dévoilement de La Vérité ?

Pour tenter de répondre à la question intéressons nous au Midrach qui décrit la rencontre entre Yaaqov à la fin de sa vie, et ses enfants, qu’il va “bénir”.

Yaaqov veut dévoiler la fin des temps, et soudain, il s’interrompt. La présence Divine s'éloigne de lui, nous dit Rashi. Yaaqov a peur, peut-être que sa descendance n’est pas digne ? Il voit probablement les luttes intestines, la désunion.
Alors les enfants disent tous en coeur : “Chema Israel Hachem Elokenou Hachem E’had”. Ecoute Israel [ils parlent à leur père] l’Eternel notre D., L’Eternel est UN. La profession de foi du Judaïsme.

On peut comprendre que de la même façon que D. est UN, alors nous serons UN.

C’est en ce sens que la recherche de l’unité est plus importante que la vérité … tout simplement parce que l’unité c’est La Vérité ultime.

Ensuite Yaaqov enchaînera en “bénissant” les enfants. En fait, ce ne sont pas que des bénédictions. C’est plutôt des caractéristiques de ses enfants que Yaaqov met en exergue. Il veut montrer que chaque enfant est unique. Il aide chaque enfant à comprendre quelle est sa spécificité. Et ainsi, chaque enfant pourra s’épanouir sans vouloir prendre la place de l’autre. Dans le peuple juif chacun aura un rôle à jouer. Et avant de vouloir jouer le rôle de son prochain, il faut connaître sa propre mission, son propre potentiel et tenter de le réaliser.

C’est ainsi que le peuple sera uni : chacun découvrira sa mission et la mènera à son terme.


Même si chaque individu est différent de son prochain, si le peuple s’unit, alors, il est bien plus grand que la somme des individus.

Le UN est inscrit dans la nature humaine. L’homme cherche le UN, il aime le UN.

Quand un homme écoute une mélodie qui le transporte, c’est l’harmonie, qu’il adore, c’est la combinaison des instruments et des notes qui forment une unité. En cherchant sur wikipedia, j’ai vu que “Philharmonie” a pour sens “amour de la musique”. Harmonie signifie donc en grec “musique”. On comprend bien le lien étroit entre la musique et l’unité.

Vayigach 5784

« Yossef dit à ses frères : Je suis Yossef, mon père est-il encore vivant ? Et ses frères ne purent lui répondre car ils étaient bouleversés devant lui.»
Berechit (45,3).


La paracha de la semaine, Vayigach, nous raconte le dévoilement de Yossef devant ses frères.

C'est dans cette paracha que les masques tombent. Les frères de Yossef étaient persuadés d'être dans le vrai. Ils s'étaient débarrassés de Yossef, et ils étaient sûrs d'avoir raison ! Ils en étaient tellement persuadés qu'ils ne pouvaient pas reconnaître leur frère qui était devant eux. Cela prouve vraiment qu'il est terriblement difficile de prendre du recul et d'analyser son comportement.

Au début de la paracha, avant que n'éclate la vérité, c'est Yehuda qui tente de négocier auprès de Yossef. Il lui dit que rentrer au pays sans Binyamine, serait terrible pour son père. Il évoque « le chagrin qui affligerait mon père [Yaaqov] » Berechit (44, 34).

L’argumentaire de Yehuda se fonde sur la douleur du père Yaaqov. On compte une dizaine de fois le mot “Av” ou “Avi” dans sa plaidoirie devant Yossef.

Pourquoi tant insister sur la douleur du père ?

Quand Yossef se dévoile, il enchaîne : “Je suis Yossef, mon père est-il vivant ?”

Le Kli Yaqar explique que Yossef veut vérifier que Yaaqov est bien vivant, et que Yehuda n’a pas utilisé l’image du vieux père uniquement pour attendrir Yossef. Il demande donc si c’est bien vrai : est-ce que Yaaqov est vivant ?

Le Kli Yaqar continue et explique pourquoi les frères se taisent et sont bouleversés. Ils perçoivent dans les paroles de Yossef des accusations.
Yossef dit : “MON père”. Yossef ne dit pas NOTRE père. Cela peut être perçu comme un reproche : quand vous m’avez vendu, vous n’avez pas pensé à notre père, vous avez fait comme si ce n’était pas votre père.
De même, explique le Kli Yaqar, Yossef dit : “Je suis Yossef”, il ne dit pas “Je suis Yossef votre frère”.

Les frères ont donc peur que la guerre fraternelle n’est pas finie. Yossef les rassurera.

Nous avons peut-être compris pourquoi Yossef demande si son père est vivant, mais nous n’avons pas encore compris pourquoi la plaidoirie de Yehuda est centrée sur la douleur de Yaaqov.

La guerre entre Yossef et ses frères a commencé 20 ans auparavant. La confrontation entre Yehuda et Yossef est bien plus qu’une histoire de jalousie fraternelle. C’est une opposition idéologique. Chacun est persuadé d’être dans le vrai. Et les frères ont donc jugé Yossef et l’ont condamné. Ils ont mis en œuvre leur décision… Ils ont oublié que Yossef est leur frère.

Déjà dans la paracha Vayechev, Yossef est parti à la recherche de ses frères (Berechit 37,16) : “Mes frères je recherche”. L’homme lui répond : “Ils sont partis de là” (Berechit 37,17). Rashi explique sur place : “Ils ont quitté la relation fraternelle”.

La faute principale des frères de Yossef est donc claire : ils ont oublié l’obligation de fraternité. Ils ont le droit de ne pas être d’accord avec Yossef. Ils ont le droit de s’opposer idéologiquement. Mais tout se passe comme si la Torah veut nous faire comprendre que la fraternité c’est plus important.

Dans la paracha de la semaine dernière, quand les frères viennent acheter du blé en Egypte on a : “Yossef vit ses frères et les reconnut, mais se rendit étranger vis-à-vis d’eux…” (Berechit 42,7).
Quand les frères viennent en Egypte, Yossef agira mesure pour mesure : il oubliera la relation fraternelle.

Cette opposition entre les enfants de Yaaqov est la mère de toutes les luttes intestines que l’on connaîtra par la suite. En français on parle de “guerre civile”, et hébreu cela se nomme “guerre de frères” = “mil’hemet a’him”.
Chacun est tellement sûr d’avoir raison, qu’il est prêt à aller au bout. On oublie que c’est à son frère que l’on s’oppose. Chacun a ses idées, chacun a sa façon de voir les choses, et on vient aux paroles dangereuses et aux actes terribles.


Mais si je suis persuadé d’être dans le vrai, même si c’est mon frère qui est face de moi, pourquoi n’irai-je pas jusqu’au bout de mes idées ?
Qui me dit que la fraternité est plus importante que les idées qui m’opposent à mon frère ?

Dois-je vraiment sacrifier La vérité, qui est ma vérité, sur l’autel de la fraternité ?

Pourquoi la Torah me montre que la fraternité est plus importante que les dissensions idéologiques ?

Parce que lorsque 2 frères se disputent, cela fait de la peine à Papa ! Les luttes entre frères sont des infractions au respect des parents. Papa souffre lorsque ses enfants se disputent, même pour de grandes idées.

Miqets 5784

 «… Il y aura 7 années de famine.»
(Berechit 41,27)

La paracha de la semaine nous raconte l'ascension surnaturelle de Yossef dans la société égyptienne. Il était dans une obscure prison à la fin de la paracha Vayechev (Chabbat dernier), et voici qu'il va devenir vice-roi d'Egypte.
Cette promotion sociale vient du fait que Yossef saura expliquer le rêve de Pharaon. En prison, déjà il avait expliqué le rêve du préposé au vin (Sar Hamachqim) de Pharaon.

Devant Pharaon il va savoir interpréter que les 7 vaches maigres et les 7 épis rachitiques correspondent à 7 années de famine (verset en entête).

Si on demande à un dirigeant : veux-tu que ton pays connaisse la famine ? Que va-t-il répondre ? Bien évidemment NON ! La famine c’est le ferment de la révolution.

Ainsi, même si la révolution française de 1789 a eu des causes structurelles, les mauvaises récoltes de 1788 et de 1789 sont des éléments déclencheurs.

Et pourtant, la famine a fait la richesse de l’Egypte. Pharaon, en choisissant Yossef, a pu transformer une calamité en un facteur clé de succès.

Grâce à la famine, l’Egypte va devenir La puissance régionale. Pharaon deviendra le maître incontesté. Les Egyptiens vont vendre leur terre et leur force de travail à Pharaon afin de ne pas mourir de faim. L’Egypte va accumuler des richesses incroyables car tous ses voisins viendront y acquérir de quoi se nourrir.

Ainsi, ce qui devait être un malheur pour l’Egypte va se transformer en une opportunité extraordinaire.

Pourquoi ?

Pharaon a compris que Yossef est dans le vrai quand il interprète son rêve.

Et Pharaon a remarqué que Yossef est particulièrement intelligent. Yossef saura adapter l’Egypte aux années d’abondance et ensuite aux années de famine. L’intelligence, c’est la capacité d’adaptation.


A notre niveau, nous sommes submergés d’informations. Si on fait un gros plan sur chaque événement, on peut se lamenter. Combien de malheurs notre peuple a vécu depuis le début de cette année 5784 !
Mais nous devons avoir la FOI. Chaque crise est un moment propice pour monter encore plus haut ! C’est la “destruction créatrice” (Schumpeter). Il faut juste avoir les bonnes lunettes, pour bien analyser.

Mais cela ne suffit pas, il faut ensuite s’adapter aux nouvelles conditions. Alors, même si aujourd’hui, nous ne voyons pas l'Histoire, mais seulement de petites histoires, nous devons être convaincu, qu’au bout du compte, nous comprendrons l’Histoire.

C’est ainsi que nous pouvons comprendre le début du Psaume 126 :

שִׁיר, הַמַּעֲלוֹת:בְּשׁוּב יְהוָה, אֶת-שִׁיבַת צִיּוֹן-- הָיִינוּ, כְּחֹלְמִים. אָז יִמָּלֵא שְׂחוֹק, פִּינוּ-- וּלְשׁוֹנֵנוּ רִנָּה…

Quand D. ramènera les captifs de Tsion, nous aurons l’impression de rêver. Alors notre bouche s’emplira de rire …

A la fin des temps, nous comprendrons le sens de l’histoire. Et nous comprendrons que ce qui pouvait être perçu auparavant comme des peines, a contribué à nous rapprocher du monde idéal.

Vayechev 5784


 «Le puits était vide, il n’y avait pas d’eau.»
(Berechit 37,24)


La paracha de la semaine nous rapporte le triste épisode de la vente de Yossef par ses frères. Ces derniers étaient convaincus d’être dans le vrai. Ils avaient jugé Yossef, et l’avaient condamné.
C’est à cause de la vente de Yossef par ses frères, que la famille de Yaaqov s’installera 20 ans plus tard en Egypte.
Yossef commence sa vie en Egypte en tant qu'esclave, puis devient l'intendant de Putifar. La paracha se termine alors que Yossef est en prison, suite à la dénonciation calomnieuses de la femme de Putifar.

Le verset en entête fait référence au puits où Yossef sera jeté par ses frères.
Et Rashi rapporte que le puits était vide, sans eau, mais avec des scorpions et des serpents !

Le Meche’h ‘Ho’hma cite la guemara Bera’hot 54a. Celui qui voit l’endroit où il a vécu un miracle, fera une bénédiction “béni soit Celui qui m’a fait un miracle dans cet endroit”.
Il précise ce que l’on entend par miracle : il faut que l’évènement soit contraire aux lois de la nature.

C’est pour cela qu’à ‘Hanouka, nous faisons la bénédiction en allumant les bougies, en référence au miracle de la fiole d’huile qui a duré 8 jours au lieu d’un seul jour : c’est contraire aux lois de la nature. En fait, précise le Meche’h ‘Ho’hma, le plus grand miracle de ‘Hanouka c’est la victoire militaire sur Antiochus et son royaume, c’est le début d’une période de 200 ans où la royauté revient à Israel. Mais, pour ce miracle militaire, on ne voit pas que les lois de la nature sont dépassées.

Pour Yossef, le plus grand miracle c’est probablement qu’il est parti du bas de l’échelle pour arriver vice-roi d’Egypte, et entre-temps il est passé par la case prison. Mais ce n’est pas sur ce miracle qu’il fera une bénédiction. Quand Yossef rentrera de l’enterrement de son père Yaaqov, il repassera près du puits où on l’avait jeté. Et là, nous dit Rabbi Tan’houma dans le midrach Berechit Raba, devant le puits il fera la bénédiction. Effectivement, il est sorti vivant d’un puits rempli de scorpions et de serpents, c’est un miracle, c’est contraire aux lois de la nature.

Vayichla’h 5784

 « J’ai eu boeuf et âne, mouton, serviteur et servante …»
(Berechit 32,6)

Au début de la Paracha Vayichla’h, Yaaqov se prépare à retrouver son frère Esaw. Rappelons la façon dont ils s’étaient séparés dans la paracha Toledot : Esaw voulait tuer son frère Yaaqov suite à l’épisode de la bénédiction d’Isaac.

• Il se prépare à l’affrontement armé, en séparant sa famille en 2 camps. Si l’un des deux devaient être frappés, l’autre serait sauvé.
• Il prie D. de l’aider en disant, en autre, « Sauve-moi de la main de mon frère de la main d’Esaw ».
• Il prépare des cadeaux pour amadouer son frère (il veut négocier !).

Yaaqov envoie des messagers qui parleront à Esaw.

Yaaqov a passé 20 ans chez Lavan le roublard. Yaaqov s’est donc perfectionné dans l’art du langage. Les mots qu’il fait porter à Esaw sont chargés de sous-entendus, et ont souvent un double sens. Sous un apparent désir de soumission à son frère, Yaaqov va avertir son frère, voire le menacer.

Le verset en entête fait partie du message que Yaaqov envoie à esaw.
 « J’ai eu boeuf et âne, mouton, serviteur et servante …» (Berechit 32,6)

Rabbénou Be’hayé explique que Yaaqov utilise le singulier pour décrire ses biens “boeuf et âne, mouton, serviteur et servante”. Le juste ne se vante pas de sa richesse, comme il est dit “le riche ne se loue pas par sa richesse” (Jeremie 9). En revanche les réchaïm (les mauvais, les méchants) se vantent de leurs biens. Esaw dira “J’ai beaucoup”.

Rabbénou Be’hayé nous dit aussi que logiquement le mot “tson” = mouton aurait dû être en tête de l’énumération des biens. En effet, le mouton c’est le bien le plus noble. Quand le Pharaon veut enrichir Avraham, qui s’appelle alors Avram, il lui offre “mouton, boeuf et ânes” (Berechit 12,16). De même pour Yits’haq, on énumère les moutons en premier (Berechit 26,14). Pour Yaaqov aussi, dans la paracha de la semaine dernière on décrit son patrimoine en citant les moutons en premier (Berechit 30,43).


Rabbénou Be’hayé explique que Yaaqov ne pouvait pas commencer son énumération par le mouton, car cela aurait fait penser à l’épisode de la Bénédiction que Yaaqov a obtenu de son père Yits’haq au détriment de Esaw. Il n’a pas voulu donner une nouvelle occasion à Esaw de s’en prendre à lui.
Yaaqov, même s’il représente La Vérité, sait utiliser les mots pour faire passer son message. Souvent les personnes profondément vraies ne prennent pas de forme pour faire passer leurs idées. Elles sont tellement convaincues de la vérité, qu’il suffit pour elles de jeter la vérité aux yeux de l’interlocuteur pour être sûr de faire passer le message. Et bien non ! Même la vérité, il faut savoir la partager.

Alors que Lavan utilise les mots pour rouler son prochain, Yaaqov utilisera les mots pour partager la vérité.

Vayetse 5784

 « ….Et tout ce que tu me donneras, le dixième, j’en prélèverai pour Toi.”»
(Berechit 28,22)

Le début de la Paracha Vayetse présente le départ de Yaaqov de Beer Sheva vers ‘Haran. Il fuit Esaw, et suit le conseil de ses parents. Il va chez Lavan, le frère de sa mère, (à ‘Haran) afin d’épouser une de ses filles. Rappelons que Yaaqov voulait épouser Ra’hel, mais par la tromperie de Lavan, il se maria d’abord avec l’aînée : Léa. C’est chez Lavan que naîtront les enfants de Yaaqov, les tribus d’Israel (sauf Binyamin).

Avant d’arriver chez Lavan le roublard, Yaaqov s’arrête à l’endroit où sera construite plus tard la Maison de D. ,Beth El = Jerusalem.
Il rêve de l’échelle et des anges. A son réveil, il construit un autel, y verse de l’huile et fait un vœu. Tout ce que Yaaqov gagnera, il en donnera 10% à D. c’est le verset en entête, mal traduit en français. En fait Yaaqov dit “ ‘Asser a’Asserouna la’h”. On pourrait traduire “ 10%, 10% je prélèverai pour toi”.

La guemara Ketouvot 50a nous dit : Celui qui donne de la tsedaka, ne donnera pas plus de 20% (de ce qu’il a) de peur qu’il devienne dépendant des autres (il s’est trop démuni). Quelle est la source ? le verset en entête !
“ ‘Asser a’Asserouna la’h”. On pourrait traduire “ 10%, 10% je prélèverai pour toi”.

Le Torah Temima sur le verset explique que l’on parle dans le verset de 2 fois 10%, cela fait donc 20%. Pourtant la guemara demande : Les 2 prélèvements ne peuvent pas être identiques. En effet, prélever 2 fois 10% n’est pas équivalent à prélever d’un coup 20%. C’est comme le -10% et -20% de la déclaration d’impôt. Enlever 10% et ensuite 20% c’est faire une réduction plus petite qu’appliquer -30%.

La guemara répond que la répétition “A’asserenOU” montre que l’on parle de la même base de calcul… cela fait en tout 20%.

Le Torah Temima rapporte le GRA, le Gaon de Vilna, qui nous dit que le plafond de 20% est d’ordre Toraïque. Pourtant, la guemara nous a appris que à Oucha, les sages ont institué le plafond de 20% pour le budget Tsedaqa. Alors, il faudrait savoir : c’est un interdit toraïque comme le dit le Gaon, ou bien c’est un décret rabbinique ?

Le Torah Temima présente l’explication suivante : à l’origine c’était une Loi que Moshé a reçue au Sinaï. C’est donc une loi toraïque mais non écrite. Cette loi a été ensuite oubliée. Puis les rabbins à Oucha l’ont institué à nouveau. Mais le Torah Temima n’est pas convaincu de cette explication, il ne comprend pas la position du GRA.

Le Tora Temima continue en expliquant que la borne de 20% s’applique aux commandements positifs = faire quelque chose. En revanche, pour les interdits à ne pas transgresser, il n’y a pas de limites. S’abstenir d’agir, n’est pas visible, c’est pourquoi, on plafonne la dépense à 20%. Mais transgresser, c’est interdit quel que soit le prix… C’est profaner le nom de D.

Dans le même ordre d’idée, la guemara Bera’hot 19b et 20a, que j’étudie en ce moment avec un ami, nous explique que l’on ne transgresse pas un interdit même au dépend de l’honneur que l’on se doit. Ainsi, si un homme se promène au marché en chemise, et qu’il se rend compte que sa chemise est faite de lin et de laine (chaatnez) , alors il devra l’enlever, immédiatement, quitte à rentrer chez lui torse nu ! On ne peut pas profaner le nom divin pour protéger son moi ou ce que l’on pense être son honneur.

A la suite de cette guemara Rav Papa demande à Abayé : pourquoi les générations d’avant voyaient des miracles et pas nous. Abayé répond : avant ils étaient prêts à souffrir pour sanctifier le nom de D.

Aujourd’hui, nous sommes en guerre. Combien de fois le nom de D. a été profané ces derniers mois ? Combien de disputes ? Pourquoi tant de luttes intestines ? Pourquoi des disputes au nom de D. ? Pourquoi des disputes à Tel Aviv, le jour de Yom Kippour ?
Depuis le 7 octobre, combien de personnes sont mortes pour sanctifier le nom de D. ? Des soldats, des jeunes, des vieux, des bébés, des femmes, des enfants, des pères et des mères de famille ! Celui qui est mort,uniquement parce qu’il est juif, croyant ou pas, religieux ou pas, est mort pour sanctifier le nom de D.

Toledot 5784

 « Sa mère [Rivka] lui dit [à Yaaqov] : ta malédiction sera sur moi … »
(Berechit 24,30)


La paracha Toledot nous raconte une partie de la vie de Isaac et de sa femme Rivka. Au début de la paracha, Rivka met au monde des jumeaux : Esaw et Yaaqov. Ces derniers sont complètement différents : Esaw est un chasseur, un guerrier ; Yaaqov est un homme de Torah. Ils ont les mêmes parents, ils ont reçu probablement la même éducation, et … pourtant ils seront fondamentalement différents !

Dans cette paracha, Yaaqov achète le droit d’aînesse qu’Esaw dédaigne et méprise. A la fin de Toledot, grâce à la clairvoyance de Rivka, Yaaqov obtient toutes les bénédictions de son père Yts’haq, la bénédiction sur l’aspect matériel, puis celle du spirituel.

Cette semaine, nous sommes dans les chiva de mon beau-père Moshé Ben Yits’haq Zarka, que son souvenir soit une source de bénédiction.
Un talmid ‘ha’ham est venu lors des chiva, et nous avons profité d’un dvar Torah.

Rappelons que Rivka incite Yaaqov à tromper son père Yits’haq pour obtenir la bénédiction. Elle demande à Yaaqov de se déguiser, de se faire passer pour Esaw auprès de Yits’haq.
Mais si le stratagème ne fonctionne pas, que va-t-il se passer ? Le piège ne va-t-il pas se refermer sur Yaaqov ?

Rivka va donc “rassurer” Yaaqov : ne t’inquiète pas… je prendrai ta malédiction sur moi !

L’intervenant, ce jour, aux chiva, a demandé comment est-il possible de “transférer” la malédiction potentielle ?

Alors Yits’haq maudirait Yaaqov, et comme par magie la malédiction passerait sur Rivka ? Si quelqu’un mérite une malédiction, il n’y a pas de raison que cela retombe sur quelqu’un d’autre.

En fait, l’intervenant a rapporté la traduction de Onqelos qui n’a aucun rapport avec la traduction littérale :
“Sa mère lui a dit : à moi il a été dit en prophétie que tu n'aurais pas de malédiction sur toi”.

Ainsi, il n’est plus question de transfert de malédiction. Rivka rassure simplement son fils : il n’y aura pas de malédiction.

Le Rachbam est encore plus explicite. Rivka a dit à Yaaqov “Ne craint rien”, car elle était sûre de ceux que D. lui avait dit : “L’aîné servira le plus jeune” (Berechit 25,23, début de notre paracha).

‘Haye Sarah 5784

 « Et j’ai dit à mon maître : peut-être que la femme ne me suivra pas »
(Berechit 24,30)


Le début de la paracha ‘Haye Sarah est consacré à l’achat du terrain de Ma’hpela par Avraham. Ce lieu, est celui où Adam et ‘Hava sont enterrés, et c’est aussi celui où reposent : Avraham et Sarah, Yts’haq et Rivka, Yaaqov et Léa.
Puis la paracha présente le passage où Avraham charge son serviteur, Eliezer, d’aller chercher une épouse pour son fils Yts’haq.

Avraham a été précis avec Eliezer : il ne faut pas prendre une fille de Canaan. Eliezer, le bon serviteur, va scrupuleusement respecter l’ordre de mission. Il ira chez Bethouel et son fils Lavan, et ramènera Rivka la soeur de Lavan, pour épouser Yits’haq.

Lorsque Eliezer fait la demande à la belle famille, il se présente comme le serviteur d’Avraham, et présente sa mission, et les consignes que Avraham lui a données.

Eliezer raconte donc à la belle famille (verset en entête) :
 « Et j’ai dit à mon maître : peut-être [OULAY] que la femme ne me suivra pas » (Berechit 24,30)

Dans la Torah le “peut-être” est écrit sans le vav du son “ou”. On peut donc le lire “OULAY”, comme on le fait. Mais on peut aussi le lire “élay” = vers moi.

Rashi explique ce double sens. Il nous dit que Eliezer cherchait un prétexte pour qu’Avraham lui demande de prendre la fille d’Eliezer, le serviteur, comme épouse pour Yits’haq. Rashi rapporte la réponse donnée par Avraham selon le Midrach Raba :
Mon fils est béni, et toi tu es maudit, un maudit ne peut pas s’attacher à un béni.

Comment comprendre ce midrach ?

Avraham tout au long de sa vie a tenté de ramener les gens qu’il rencontrait au monothéisme. Son serviteur est on ne peut plus dévoué.
Son serviteur croit en D.
Quand Eliezer a l’impression qu’il a trouvé la perle rare, après l’épisode où Rivka lui donne à boire et abreuve ses chameaux, Eliezer dit :
“Béni soit D., le D. de mon maître Avraham” (Berechit 24,27). Eliezer nous montre l’exemple en bénissant D. !

Et pourtant Avraham ne veut pas que son fils épouse la fille de Eliezer ! Comment est-ce possible ? Avraham, l’archétype de la bonté, celui qui nous sert d’exemple pour faire du bien à son prochain, pour être large… comment peut-il être si dur avec son serviteur ? Comment peut-il être si rigoureux ?

Probablement que cela fait partie du travail d’Avraham sur terre : lui qui est si généreux et bon par sa nature, doit se travailler pour atteindre le juste milieu … Et cette décision, où il doit se montrer intransigeant, montre qu’il le fait avec brio. Sa nature est généreuse, mais son comportement est équilibré, il va choisir ce qui est juste pour l’avenir du peuple juif.

Mais quels ont été les critères d’Avraham pour choisir quelqu’un de sa famille plutôt que la fille d’Eliezer ?

Si Avraham juge la personne qu’il a en face de lui au présent “Ba acher hou cham”, alors forcément il faut choisir la fille d’Eliezer.

  • Qui vit dans un environnement idolâtre ? Rivka !
  • Qui vit chez les roublards ? Rivka !

Qui vit dans un environnement sain ? La fille de Eliezer, qui doit forcément admirer et respecter Avraham; comme son père.
Comme son père, elle doit croire au D. un !

Avraham ne juge pas avec les yeux de présent, ou avec le discours qu’il entend. Il juge le potentiel ! Il appréhende le futur.

Déjà, la semaine dernière dans Vayera, Avraham a écouté Sarah et a renvoyé Hagar et Ychmael car il a prévu un danger futur.
Au contraire, D. ne laissera pas mourir Yichmael, car IL juge “Ba Acher hou Cham”, comme il est au présent.

Pour l’homme, c’est toujours un dilemme ? Quand juger en ne regardant que le présent ? Quand juger en tentant de prévoir l’avenir ? Ne faut-il pas juger avec des a priori positifs ? Comment ne pas tomber dans le procès d’intentions ?

Vayera 5784

 « Elle [Sarah] a dit à Avraham : Renvoie cette servante et son fils …»
(Berechit 21,10)

VAYERA est La Paracha qui nous raconte plusieurs moments clés de la vie d’Avraham :
• La visite des anges qui viennent annoncer que Sarah aura un fils
• La négociation avec D. pour sauver les villes de Sodome et Gomorrhe
• Le sauvetage de Loth et la destruction de Sodome et Gomorrhe
• La rencontre avec Avimele’h
• Sarah qui enfante Yts’haq, la brith mila de Yts’haq
• Avraham qui doit renvoyer Ychmael
• L’ultime épreuve : la ligature de Yts’haq.


La 3è michna du 5è chapitre du traité Avot (Maximes des Pères) nous dit qu’Avraham a été éprouvé à 10 reprises. Le Rambam propose une liste des 10 épreuves.

Nous disons traditionnellement que les pères sont des symboles pour les enfants. Avraham qui vit des épreuves doit donc nous servir d’exemple pour nos vies.

La première épreuve, on l’a lue la semaine dernière, c’est “Pars pour toi”, Quitte ton pays pour aller où Je te montrerai.
D. a demandé à Avraham de quitter son pays. Le Rambam explique que c’est une épreuve. Mais, personnellement, si M. X reçoit un ordre divin de quitter la France (par exemple), M. X sera tellement content que D. s’adresse à lui, qu’il sera heureux de le faire ! Il le fera sans réfléchir ! Ce n’est donc pas une épreuve!

Alors pourquoi, pour Avraham, cela a été une épreuve ? Tout simplement parce que l’ordre divin n’est pas clair. Avraham pense avoir compris l’ordre divin. Mais il n’en est pas sûr à 100%. D. s’est révélé à Avraham dans une vision. Mais Avraham se demande s’il interprète bien le message. Avraham doute ! Et en ce sens c’est une épreuve. Il va se poser des questions : a-t-il bien compris la volonté de D. ?

Il est clair que dans chaque épreuve que vivra Avraham, cette dimension de doute ne devra pas être négligée.
Dans la dernière épreuve, la ligature d’Yts’haq,  le midrach raconte qu’Avraham a dû traverser un fleuve et que l’eau est montée jusqu’à son cou : c’est peut-être le symbole du doute qui envahit Avraham. A-t-il bien compris l’ordre divin ? Décidera-t-il d’aller jusqu’au bout ?

Contrairement à Moshé qui a perçu le message divin sans filtres, il est probable que tous les prophètes ont eu le même genre d’interrogations. Ils ont rêvé, D. leur est apparu. Mais comment être sûr à 100% que le message est divin ? Et même si le message est divin comment être sûr de l'interprétation ?

Un homme qui veut ressembler à Avraham est donc un homme qui traverse la vie en posant des questions. Ai-je bien compris ce que l’on attend de moi ? C’est une des plus grandes épreuves de la vie !

Le renvoi d’Agar est compté par le Rambam parmi les 10 épreuves.
Dans le verset en entête Sarah demande à Avraham de renvoyer Agar la servante et son fils. Sarah a vu que Ychmael est dangereux pour Yst’haq car il “Metsa’heq” (sourit, traduction de Onkelos, ou moqueur). Rashi explique Metsa’heq de 3 façons :

  • il se livre à l’idolâtrie
  • il a des moeurs interdites
  • il veut tuer Yts’haq

Sarah demande donc à Avraham de renvoyer la mère et le fils.

Mais pour Avraham c’est un dilemme. Agar était une princesse en Egypte et a tout quitté pour embrasser la foi d’Avraham. Avraham a tout fait pour ramener les gens de sa génération au monothéisme. Avraham est l’archétype de l’hospitalité. Et là, il doit renvoyer celle qui a tout quitté pour avoir le titre de servante d’Avraham ?
Avraham veut ramener l’humanité au monothéisme, Avraham accueille tous les étrangers, et son propre fils Ychmael, il doit le jeter ? Ne peut-il pas contribuer à son éducation ? Même si Yichmael est tordu, Avraham  ne peut-il pas essayer de le corriger ?

C’est cela une épreuve ! Avraham doit se mettre à penser contre nature ! Auparavant, il a des idées humanistes, il ne cesse de proférer des messages d’amour, et maintenant il doit être dur ! Extrêmement dur ! Il doit penser contre-nature.

En plus c’est sa femme Sarah qui lui demande de renvoyer Agar et Ychmael. Sarah voit en Ychmael un concurrent dangereux qui s’oppose à son fils Yst’haq. Agar est la concurrente directe de Sarah.
Avraham a donc le droit légitime de se demander : qui me dit que Sarah mon épouse est objective ? Est-ce vraiment la volonté de D. de renvoyer Agar et Ychmael ? Et les doutes sont d’autant plus grands qu’Avraham n’est pas construit pour faire ce qui est juste, Avraham c’est la bonté ! Justice et bonté ne font pas forcément bon ménage.

Et bien, malgré tout ce qui le pousse à refuser le renvoi de la servante et de son fils, Avraham va écouter Sarah !
Et cela ne lui suffit pas de se conformer à la demande de Sarah, il va le faire avec entrain :
La Torah nous dit : “Avraham s’est levé tôt le matin, … il l’a renvoyée”. Comme pour la dernière épreuve, la ligature d’Yts’haq, Avraham se lève tôt.

Réussir l’épreuve c’est :

Le’h Le’ha 5784

 « Il [D.] le fit sortir vers l’extérieur [à Avraham] et lui dit : regarde, Je t’en prie les étoiles, si tu peux les compter ; ainsi sera ta descendance »
(Berechit 15,5)

Cette semaine, dans la paracha Le’h Le’ha, nous faisons connaissance avec un homme hors du commun, c’est Avraham, le premier père de notre peuple. Rappelons qu’au début de la paracha, il est nommé Avram.
Avram est marié à Saray. Il quitte la mésopotamie, pour aller à l’Ouest, en terre de Canaan. Dès le début de la paracha, D. avait promis à Avram qu’il ferait de lui un grand peuple.

Plus tard dans la paracha, nous aurons l’alliance des morceaux. D. va promettre à Avram la Terre d’Israel pour sa descendance. Juste avant, lors d’une vision, Avram rappelle qu’il n’a pas d’enfant…. à quoi serviront donc toutes les promesses ?
Mais,  « Il [D.] le fit sortir vers l’extérieur [à Avraham] et lui dit : regarde, Je t’en prie les étoiles, si tu peux les compter ; ainsi sera ta descendance » (Berechit 15,5).

D. promet à Avram une descendance.

Sur le verset en entête Rashi rapporte la guemara Chabbat 156a.

La guemara commente le début du verset : Que veut dire que D. le fit sortir à l’extérieur ? Rav Yehuda dit au nom de Rav : Avram a dit devant D., j’ai regardé dans mon destin (les astres), et je ne suis pas apte à avoir un fils. D. lui a dit : sors de ton destin, il n’y a pas de Mazal (astre) qui commande Israel.

Le Torah Temima explique qu’Avram peut dépasser son destin. D. lui explique que Avram a un destin, mais AvraHam pourra dépasser ce destin. AvraHam ne sera plus le même homme.

D’ailleurs même si Avram aura Yichmael, le fils de la servante, alors qu’il s’appelle encore Avram, plus tard, après le changement de nom (AvraHam), il aura un fils de SaraH qui se nommera Yits’haq.

J’espère comme d’habitude que je ne vais écrire de bêtises, et que je ne vais pas trahir le message de la Torah.

D. demande à Avram de sortir vers l’extérieur au sens propre, pour lui montrer les étoiles. Mais, comme l’a dit la guemara, au sens figuré, D. dit à Avram : “Il n’y a pas de Mazal (astre qui prédestine) pour Israel. Et juste après que fait D., il lui montre les étoiles !

Il n’y a pas d’astres… mais en fait une multitude d’étoiles. Il y a des milliers de critères qui influencent le destin de l’homme. Si ce n’était qu’un seul astre, alors l’homme ne serait qu’une marionnette. Mais en montrant la multitude d’étoiles, on comprend que les facteurs qui influent sur la vie de l’homme sont presque infinis. L’homme est donc libre. Au minimum, il a une grande marge de manoeuvre pour dépasser un destin hypothétique.

En agissant, l’homme utilisera tout ce qui peut l’influencer, tout ce que la nature lui a donné, pour aller dans la direction qu’il souhaite.

L’homme est libre, c’est vrai. L’homme peut changer le cours de l’histoire, c’est vrai. Mais, la paracha nous montre aussi qu’il y a un sens à l’histoire. D. promet à Avraham une descendance. D. promet à la descendance d’Avraham la Terre d’Israel !

De même, le Rambam, dans les Hala’hot (les lois) de la Techouva (repentir) (Chap 7, Hala’ha 5) dit : “Tous les prophètes ont ordonné de faire Techouva. Et Israel ne sera libéré que par la Techouva. Et la Torah a promis qu’au bout du compte Israel fera Techouva et sera immédiatement libéré”.
Il y a donc un sens à l’histoire. Croire en la venue du Machia’h c’est croire que le peuple fera Techouva.

Et pour faire Techouva, j’ai 2 possibilités comme le dit Rabbi Yeochoua (Guemara Sanhédrine 97b) : si le peuple fait Techouva tout seul, c’est bien, sinon D. enverra un roi avec des décrets durs comme Haman, et le peuple fera Techouva.

Nous pouvons donc faire l’histoire. Nous sommes libres de bien nous comporter et de revenir à nos valeurs. Nous pouvons changer le monde : il n’y a pas de destin !

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