Qora’h 5782

 
"Il prit, Kora'h, fils de Yitshar, fils de Kehat fils de Lévi, et Datane et Avirame fils de Eliav, et One fils de Peleth les fils de Réouven"
(BAMIDBAR  16,1)


Cette semaine, nous lirons la paracha Qora’h.

En dehors d'Israel, on lit la paracha CHELA'H LE'HA. Ici un commentaire envoyé la semaine dernière

La Paracha de la semaine expose la révolte de Qora'h et de ses acolytes. Qora'h revendique le poste de Cohen Gadol (Grand Prêtre). Il reproche à Moshé d'avoir injustement nommé Aaron, son frère, comme Cohen Gadol.
Ils se révoltent donc contre l'autorité de Moshé et par voie de conséquence contre D.
Ces révoltés finiront engloutis par la terre.

Rabénou Bé’hayé, dans son commentaire sur la Torah, explique le mal à la racine, la source de la faute de Qora’h c’est la jalousie.

Rabénou Bé’hayé explique que pour Qora’h, la jalousie est une maladie incurable. Celui qui jalouse les biens de son prochain, ou son statut, va tout faire pour le rattraper, pour posséder comme lui. S’il y parvient, alors l’étape d’après sera la recherche des honneurs, puis l’orgueil, et au bout du chemin l’idolâtrie. S’il ne parvient pas à rattraper son prochain, alors sa vie se transformera en angoisse. C’est le temps de la frustration. Cette jalousie le rongera de l’intérieur. Et la fin logique c’est la mort : celle du jaloux, ou celle du prochain qui est jalousé.

Rabénou Bé’hayé rappelle que la jalousie, la recherche des plaisirs, et la recherche des honneurs font sortir l’homme du monde… c’est maladif, celui qui souffre de ces sales tendances court à sa perte.

Mais il y a pire, le jaloux pourra en venir à porter atteinte à la vie de l’Autre. Caïn était jaloux de Hevel. Il a donc enchaîné en le haïssant, puis il l’a tué.

Qora’h était tellement jaloux de Moshé et de Aaron, qu’il en est venu à se révolter. C’est une forme de suicide.

Qora’h est venu “se moquer” de Moshé. Il demandait, un Talit entièrement bleu, (te’helet) a-t-il vraiment besoin des fils bleus en plus ? Une maison remplie de livres de Torah, a-t-elle vraiment besoin d’une petite mezouza, en plus, à l’entrée ? Logiquement Qora’h a raison, si dans une maison, on met un sefer Torah, pourquoi ajouter à l’entrée, un tout petit extrait de la Torah (le parchemin de la mezouza) ?

Qora’h se moque de Moshé et de la Torah ! Il est persuadé de l’inutilité de la mitswa s’il n’en comprend pas la logique. Et pourtant, il faut faire, même si on ne comprend pas. C’est cela aussi le message de la Torah. Je dois m’efforcer de comprendre, mais au bout du compte je dois comprendre que je ne comprends au mieux qu’une infime partie de la mitswa. Et malgré tout je dois appliquer. Mais cela Qora’h ne le comprend pas. Ce qu’il ne comprend pas, il le rejette. Il ne comprend pas non plus que malgré sa sagesse, son intelligence, son ascendance, et même ses descendants, il n’a pas le poste qu’il pense mériter.
Il voulait monter tout en haut, il voulait le pouvoir et les honneurs… au bout du compte il descendra tout en bas, englouti.

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN