Vayera 5785

 «Peut-être y-a-t-il 50 justes ? … Le juge de toute la terre ne ferait-il pas la justice ?  » Berechit (18, 24)

VAYERA est La Paracha qui nous raconte plusieurs moments clés de la vie d’Avraham :
    • La visite des anges qui viennent annoncer que Sarah aura un fils
    • La négociation avec D. pour sauver les villes de Sodome et Gomorrhe
    • Le sauvetage de Loth et la destruction de Sodome et Gomorrhe
    • La rencontre avec Avimele’h
    • Sarah qui enfante Yts’haq, la brith mila de Yts’haq
    • Avraham qui doit renvoyer Ychmael
    • L’ultime épreuve : la ligature de Yts’haq.


Cette semaine, nous découvrons mieux celui qui est le fondateur de notre peuple. Lorsque l’on prie, on dit “réponds nous D. d’Avraham”.

C’est le fondateur du peuple juif. C’est lui qui a découvert D.

D. se dévoile à Lui, mais est-ce que cela suffit pour être grand ? D. s‘est aussi adressé à Noa’h, et pourtant ce n’est pas lui qui a été choisi pour fonder notre peuple.

En fait, Noa’h était un exemple. C’est un juste. Il aurait pu servir d’exemple pour toute sa génération. Mais cela n’a pas fonctionné.

Parfois, être un exemple n’est pas suffisant.

Avraham, dans notre paracha, nous fait entrer dans une autre dimension. Alors, bien évidemment, il a un comportement exemplaire. Mais il fait plus. Il décide de changer le monde.

Lorsqu’il reçoit des invités, c’est pour montrer, sans imposer, le droit chemin.

Lorsqu’il apprend que Sodome et Gomorrhe vont être détruits (verset en entête), il ne se résigne pas. Il intervient. Il veut changer le monde.

Le ‘Hessed (la bonté) est la principale vertu d’Avraham. Etre bon, c’est tenter d’aider le prochain, si je pense qu’il se trompe. Avraham pourrait dire, “moi je crois en D.” et les autres ont leurs propres croyances, laissons les tranquilles”. Et bien non, tout mais pas l’indifférence. Si je suis persuadé d’être dans le vrai, si j’aime mon prochain, je dois lui montrer qu’il se trompe. Tout ne se vaut pas.

Et lorsque Avraham voit des villes qui vont disparaître, il ne se résout pas à dire “chacun son mode de vie”. Il pense que l’on peut sauver ces âmes…

Et c’est pour cela qu’Avraham est devenu Avraham. Il a pris son destin en main, et a décidé d’agir pour changer le monde.

Le’h Le’ha 5785


 « Avram était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, D. lui apparut et lui dit: "Je suis le Dieu tout-puissant; vas devant Moi et sois parfait [Tamim] »
(Berechit 17,1)

Cette semaine, nous faisons connaissance avec Avram, qui deviendra Avraham. C’est lui qui a découvert D.
D. va l’éprouver, il quittera son pays, sa maison, sa ville, sa triste ville où il est né.

A la fin de la paracha D. demande à Avraham d’être parfait (Tamim), verset en entête. Cela fait référence à l’ordre de pratiquer la circoncision.

On considère souvent l’idée d’être Tamim c’est d’avancer dans les voies de D. sans se poser de questions. Alors, c’est vrai, il faut appliquer les commandements SANS se poser de question. C’est ce qui rapproche les juifs du monde entier. Même si la façon de penser le judaïsme est différente, l’application des mitswot, c’est le tronc commun.

Que l’on soit ‘Habad, Breslev, Litaï, Hassid, ashkenaze, sefarade, on peut diverger sur des idées, mais on ne peut pas transiger sur l’application des mitswot. C’est cela être Tamim = appliquer même si je ne comprends pas.

En revanche, j’ai le devoir de tenter de comprendre ! Je dois me poser des questions !

Un peu avant dans la paracha D. dit : “ N’aies pas peur Avram, Je serai ton protecteur” (Berechit 15,1)

Sur ce verset, le midrach Raba 44,4, apporte, entres autres, l’explication suivante de Rabbi Lévi (que le Rav a rapportée ce matin en terminant le daf Hayomi) :
Avraham avait peur que les gens disent qu’il a tué un juste (un innocent) quand il a dû faire la guerre. D. le rassure : ne t’inquiète pas, il n’y avait que des mauvaises herbes (des impies).

Avraham a dû faire la guerre pour aller libérer Lot, il a dû tuer, pour une guerre juste. Et malgré tout, il se demande : a-t-il  tué des innocents ?
Il se pose des questions, il réfléchit !

Dans son cas, il n’y avait pas d’innocents, il est ainsi rassuré.

Mais Avraham nous montre le chemin, il faut se poser des questions, on ne peut pas appliquer ou avancer sans réfléchir. Même si la guerre est juste, il faut se poser des questions. Faire la guerre, tuer est parfois inévitable. Mais malgré tout (pas pendant le combat) je dois mesurer la moralité de mon combat.

Onqelos traduit Tamim par “Chelim”. Il faut être entier, parfait. Cet ordre divin d’être parfait, c’est l’obligation de la circoncision que D. donne à Avraham. Etre entier, c’est savoir sacrifier une petite partie de son corps. Etre entier, c’est faire la circoncision car elle permet de lier l’homme à D. jusque dans sa chair. Comme me l’a rappelé un proche, le circoncision est un commandement appliqué, même par les plus éloignés de notre peuple. Cette circoncision est le signe du peuple qui veut faire UN avec son D.

Noa’h 5784

 « Ils dirent : Venez, construisons pour nous une ville et une tour, et son sommet sera dans le ciel, et faisons-nous un nom de peur d’être dispersé sur la surface de la terre.»
(BERECHIT 11,4)

Dans la paracha de la semaine, la paracha Noa’h, on vit deux épisodes où l’humanité s’est opposée à son Créateur.


A l’époque de Noa’h, l’humanité a fauté et a été complètement détruite par le déluge. A la fin de la paracha, c’est la génération qui a voulu se séparer de son Créateur en érigeant la Tour de Babel.
En guise d’introduction, rappelons que la Torah n’est pas un livre de science, ou un livre d’histoire ! C’est Le Livre, La vérité !

La semaine dernière nous avons lu la Création du Monde, de l’homme et de la femme. Adam et ‘Hava avait tout pour être heureux, et pourtant ils ont fauté !
Ils sont exclus du Gan Eden, ils font face, leurs enfants naissent… Et Caïn va tuer Abel ! C’est encore la chute !

Cette semaine, encore, l’humanité chute, le monde subit le déluge, mais le projet divin continue avec Noa’h. Noa’h est sa famille sont sauvés, mais juste après, Noa’h devient ivre …

L’humanité grandit, elle a tous les outils pour grandir et se rapprocher du Créateur. Mais non ! Là encore, c’est la chute. On utilise le langage pour construire la Tour de Babel, et combattre D.

D. a tout donné, a comblé l’humanité, et l’homme désacralise les outils qu’on lui a confiés pour s’opposer à D.
Imaginons un enfant, à qui on donne tout. Imaginons un enfant pour qui le père consacre son temps et son énergie pour le rendre plus savant… mais une fois que l’enfant a grandi, il utilise tout son savoir pour tenter de combattre son père… C’est terrible …

Mais la Torah n’est pas un livre d’histoires. C’est à moi qu’elle s’adresse ! D. nous comble de Ses bienfaits; et nous on en fait quoi ? Qui ne tombe pas ? On promet de ne plus recommencer (quel que soit son défaut) et rapidement, on chute à nouveau !

La Torah nous apprend que la vie c’est chuter Et se relever. Malgré tous les échecs, l’humanité survit, et tente de se remettre de ses chutes.
On dit que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, en fait l’expression peut se lire dans l’autre sens. Tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie.

Soukot 5785


Soukot, c’est la fête où la Torah nous ordonne d’être joyeux.

Est-ce possible quand on regarde autour de nous ?

Des familles endeuillées, des hommes au front, des sirènes qui sonnent ….

Une petite fille de 5 ans qui dit en français avec l’accent israelien :
“Beezrat Hachem maman va sortir de l’hôpital, et beezrat hachem que sur la route elle n’aura pas de azaka (la sirène)”...

Alors ce n’est pas simple… Mais il faut garder l’espoir.

Il est clair que nous ne percevons pas toujours la Main de D. dans les événements que nous vivons… Mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut avoir en tête que nous avons échappé à des choses terribles !
Malgré tout, D. nous a protégé et Il nous protégera !

Nous avons confiance, nous entrons dans la souka, cette frêle maison, nous chantons, et nous réalisons que nous dépendons de D. ! C’est Lui qui nous protège, et c’est cela notre joie ! Nous pouvons compter sur la Providence Divine !

Au bout du compte, Notre peuple et le monde entier reconnaîtront que D. est Roi, qu’Il a régné et qu’Il régnera pour l'éternité.


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La suite a déjà été envoyée en 5779

 
Le grand rendez-vous est derrière nous. Les compteurs ont été remis à zéro. Kipour est fini. La proximité avec le Roi des 10 jours de Techouva est aussi passée.

Mais comme notre Créateur nous aime, Il nous donne une semaine de plus. Nous pourrons nous rapprocher une semaine de plus de D. en vivant dans la cabane.

Nous avons de nouvelles mitswot (commandements à accomplir). Et, comme me l'a dit un ami au nom du Baal Chem Tov. MiTSWot vient du mot TSiWouy (commandement, ordre), mais il vient aussi du mot TseWet (groupe, ensemble).
La mitswa nous rapproche, et nous unit à D.

Nous quittons nos maisons de pierre pour aller vivre dans de précaires cabanes. Nous montrons au Roi que nous comptons sur Lui. Nous essayons d'ancrer en nous un message essentiel : pour se rapprocher de D. pas besoin de palais, c'est dans la simplicité que l'on se rapproche de D. C'est en s'éloignant du matériel que l'on se rapproche de D.

Puis la période de fête culminera et terminera avec Sim’hat Torah.

Nous fêterons la Torah.

On a toujours un pincement au coeur au moment de se dire au revoir, de quitter la proximité du Roi. Cela laisse un vide…

Mais la Torah, c’est la solution. Le message de la fin des fêtes est clair.

Kippour 5785

 « Béni sois tu D., Roi qui pardonne nos fautes et les fautes de Son peuple Israel … »
(Amida de Yom Kippour)


Cette semaine, vendredi soir, nous allons vivre Le Jour.
Le jour où même les éloignés reviennent à la synagogue… Le jour où l’on ressent que l’on fait partie du Peuple d’Israel.

Afin de préparer Yom Kippour, je vais tenter de vous présenter en partie la dracha de Chabbat Chouva du Rav. Cette année, au vu des événements, il a décidé de parler de la Techouva du Tsibour (le groupe, le public, le peuple, la nation …) plutôt que de celle de l’individu.

Avertissement :
J’espère avoir compris ce qu’a dit le rav, et ne pas avoir transformé son message. Parfois, j’ai ajouté des idées ou exemples qu’il n’a pas dits.
Je remercie, un ami Moshé Assous, qui a relu et complété ce que j’ai rapporté de la dracha du Rav. Il n’a pas relu cette dernière version.
Comme d’habitude, s’il y a des erreurs, tout est de mon fait.

1/ Le bouc émissaire.
A Yom Kippour, à l’époque du Temple, on devait choisir 2 boucs identiques. Après un tirage au sort, l’un était apporté, pour D., au Temple. Le second était jeté d’en haut d’une montagne, vers le désert, ainsi il mourrait, et il expiait les fautes du Am Israel. (paracha A’haré Mot).
Ce bouc émissaire, Saïr La Azazel, est un concept difficilement compréhensible. En effet, cela ressemble fortement à de l’idolâtrie. En effet, ce bouc était littéralement sacrifié pour le Satan ! C’est comme si on donnait un pot de vin au Satan le jour de Yom Kippour !
Si ce n’est pas de l’idolâtrie, cela y ressemble beaucoup !
Le Ramban résout le problème : ce n’est pas de l’idolâtrie, car c’est D. qui demande de le faire !

Pour comprendre le Ramban, le Rav a rapporté la loi du Arev “le garant”. Normalement pour se marier une femme doit recevoir un bien / cadeau. Sous la ‘houpa, le mari donne une bague, facilement évaluable (donc sans diamant), la femme accepte, et le mariage est scellé.
Mais il peut aussi exister des cas où la femme ne reçoit rien, et malgré tout le mariage sera bien valide. Si la femme dit à Reouven : donne une somme à Chimone, et je deviendrai ton épouse. Reouven ne donne rien à la future épouse, et pourtant le mariage est effectif! Tout simplement car la femme est satisfaite que Reouven donne quelque chose à Chimone. Et Reouven a dit à la femme “voici que tu m’es consacrée par le profit que tu as que je donne de l’argent à Chimone”.
Pour le bouc émissaire, c’est la même chose : D. est satisfait du fait que le bouc soit apporté au Satan … D. est satisfait car nous avons accompli Sa volonté d’apporter le bouc émissaire.
Nous avons expliqué le fonctionnement, l’aspect technique, mais quelle est l’idée sous-jacente?

Le Rav a expliqué que de nos jours, on ne se sacrifie plus pour D.
Qui peut dire qu’il souffre à cause de l’accomplissement des commandements divins. Il y a quelques dizaines d’années, respecter le chabbat était un challenge. On pouvait perdre son travail pour respecter le chabbat. Je connais personnellement, une personne qui a connu la limite de la déprime, et qui au bout du compte a dû abandonner son travail, parce qu’un jour, elle a annoncé à sa patronne et à son patron qu’elle ne pourrait plus venir travailler le chabbat!
Aujourd’hui, en France, avec les 35 heures, et les RTT, terminer tôt le vendredi, c’est bien plus facile ! On ne peut pas dire que l’on se sacrifie pour respecter le chabbat. Et je ne parle pas d’Israel, où la pratique des mitswot peut être naturelle. On ne souffre pas pour accomplir les commandements de D. Et pourtant c’est ce type d’épreuve qui permet d’expier les fautes.
De nos jours, les épreuves sont bien plus insignifiantes ! Imaginons, M. Hulot, qui vient de s’acheter une voiture neuve pour partir en vacances. Mais, manque de chance, la voiture tombe en panne, et chaque jour, il doit aller au garage ! C’est une épreuve ! M. Hulot souffre ! Mais cette épreuve, n’est là que parce que M. Hulot a décidé de s’acheter une nouvelle voiture ! On ne lui a rien demandé !
Prenons le cas de M. Liavé, il rentre chez lui, et cherche ses clés, il ne les trouve pas dans la poche droite, ni dans la poche gauche,... les clés sont dans la poche de son sac. C’est une épreuve, il stresse, mais c’est de la faute à qui ? C’est lui qui a mal rangé ses clés !
Ce type d’épreuves, normalement, ne sont pas expiatrices !
A Yom Kippour, D. nous dit : même les épreuves, dont vous êtes à l’origine, parce que vous avez fait des choix personnels par toujours très fins, Je les considérerai comme des épreuves expiatrices. Vous avez apporté des choses au Satan, des choses futiles, et bien, les épreuves qui en découlent, seront expiatrices ! C’est cela la grandeur de Yom Kippour !

 

2/ Deux types de Techouva

Voici la 1ère Hala’ha du premier chapitre des Lois de la Techouva du Rambam


כל המצוות שבתורה, בין עשה בין לא תעשה--אם עבר אדם על אחת מהן, בין בזדון בין בשגגה--כשיעשה תשובה וישוב מחטאו, חייב להתוודות לפני האל ברוך הוא: שנאמר "איש או אישה כי יעשו מכל חטאת האדם . . . והתוודו, את חטאתם אשר עשו" (במדבר ה,ו-ז), זה וידוי דברים. ווידוי זה מצות עשה.

On apprend d’abord qu’il y a une mitswa de faire Techouva (repentir) lorsque l’on a commis une faute. Le Rambam précise aussi qu’il faut faire le vidouy = dire sa faute devant D.


 כיצד מתוודה--אומר אנא ה' חטאתי עוויתי פשעתי לפניך, ועשיתי כך וכך, והרי ניחמתי ובושתי במעשיי, ולעולם איני חוזר לדבר זה. זה הוא עיקרו של וידוי; וכל המרבה להתוודות ולהאריך בעניין זה, הרי זה משובח.

וכן בעלי חטאות ואשמות--בעת שמביאין קרבנותיהם על שגגתן או על זדונן, אין מתכפר להן בקרבנם, עד שיעשו תשובה, ויתוודו וידוי דברים: שנאמר "והתוודה--אשר חטא, עליה" (ויקרא ה,ה
וכן כל מחוייבי מיתות בית דין, ומחוייבי מלקות--אין מתכפר להם במיתתם או בלקייתם, עד שיעשו תשובה ויתוודו. וכן החובל בחברו או המזיק ממונו--אף על פי ששילם לו מה שהוא חייב לו--אין מתכפר לו, עד שיתוודה וישוב מלעשות כזה לעולם: שנאמר "מכל חטאות האדם" (במדבר ה,ו)


Le Rambam précise aussi que pour que la faute soit expiée, il faut forcément faire Techouva. Même celui qui apportait un sacrifice n’était pardonné que s’il avait fait Techouva. De même les fautes, dont les peines infligées au Tribunal peuvent être terribles (peine de mort, …) ne sont expiées que si le fauteur a fait Techouva.
Juste après, on trouve la seconde Hala’ha du premier chapitre, qui traite du Bouc Emissaire, le Saïr Hamichtalea’h.


שעיר המשתלח--לפי שהוא כפרה לכל ישראל, כוהן גדול מתוודה עליו על לשון כל ישראל: שנאמר "והתוודה עליו את כל עוונות בני ישראל" (ויקרא טז,כא
שעיר המשתלח מכפר על כל עבירות שבתורה, הקלות והחמורות, בין שעבר בזדון בין שעבר בשגגה, בין שהודע לו בין שלא הודע לו--הכול מתכפר בשעיר המשתלח: והוא, שעשה תשובה; אבל אם לא עשה תשובה, אין השעיר מכפר לו אלא על הקלות.

On apprend que le bouc émissaire expie les fautes légères, même si le fauteur n’a pas fait Techouva. En revanche, il n’expie pas les fautes lourdes.


ומה הן הקלות, ומה הן החמורות: החמורות הן העבירות שחייבין עליהן מיתת בית דין או כרת; ושבועת שוא ושקר--אף על פי שאין בה כרת, הרי היא מן החמורות. ושאר מצוות לא תעשה, ומצוות עשה שאין בהן כרת--הן הקלות.

Quelles sont les fautes lourdes ? celles dont les peines précisées dans la Torah sont des peines de mort ou des Karet (retranchement), toutes les autres fautes sont des fautes légères.
Le Rav a demandé : Comment se fait-il que le bouc émissaire permet d’expier les fautes même sans faire Techouva, alors que dans la 1ère Hala’ha nous avons lu que la Techouva est une condition sine qua non ?

La réponse se trouve au début de la seconde Hala’ha :


שעיר המשתלח--לפי שהוא כפרה לכל ישראל

Le bouc émissaire, comme c’est l’expiation pour TOUT ISRAEL.
En fait, le bouc émissaire est le symbole du pardon pour l’assemblée d’Israel, le Tsibour. Alors que pour les fautes liées à l’individu, la Techouva est nécessaire, pour les fautes du Tsibour, la Techouva est facultative.
Le Tsibour, l’assemblée d’Israel, est une supra-entité qui n’a pas besoin de faire Techouva.
Ainsi on retrouve cette distinction au niveau des korbanot (les offrandes, animales ou végétales). Un korban Tsibour, un korban du public, n’est pas un korban apporté par une multitude d’associés, c’est un Korban pour la supra-entité, le Tsibour. Ainsi, le Korban pessa’h est apporté pour plusieurs associés, mais ce n’est pas un koran public, c’est une offrande de particuliers.

Grâce au bouc émissaire, la Torah introduit la notion du Pardon du Tsibour, qui ne nécessite pas la Techouva.
Pourtant, on a bien lu à la Hala’ha 2 que le bouc émissaire sans Techouva ne suffit pas pour les fautes lourdes ?


Pourquoi ?
Parce que les peines de ces fautes sont bien précises, c’est la mort, ou Karet (le retranchement). En fait, la faute est tellement grave que le fauteur se met hors du peuple, hors du Tsibour, hors de l’Assemblée d’Israel. Un tel fauteur ne peut donc pas être pardonné en bénéficiant de l’effet Tsibour puisqu’il ne fait plus partie du peuple. Il s’est mis au ban de l'Assemblée d’Israel. La seule solution, c’est qu’il fasse Techouva pour qu’il retrouve sa place dans le peuple.
Alors que l’on pense que traditionnellement la Techouva est une démarche intime, personnelle, on comprend maintenant qu’il existe une seconde Techouva, celle liée à la dimension du Tsibour. Je dois comprendre que je fais partie d’une entité plus grande que moi, plus grande qu’un groupe d’individus. Et ainsi, je pourrai bénéficier du pardon accordé au Tsibour.
Le Rav a aussi fait remarqué que lors de la Amida de Yom Kippour, on trouve la Bera’ha suivante
 « Béni sois tu D., Roi qui pardonne nos fautes et les fautes de Son peuple Israel … »
(Amida de Yom Kippour)

Il y a donc deux pardons : le pardon individuel et le pardon collectif.


3/ Comment obtenir le pardon collectif ?
Depuis quelques années les fractures dans le peuple vont en s'amplifiant… Est-ce vraiment possible de se considérer comme un membre d’une entité supérieure, alors que les autres sont tellement différents, et que parfois ils me haïssent ?

N’ai-je pas le droit de ne pas avoir les mêmes idées ou les mêmes combats que mon prochain ?

Faire partie du peuple ne signifie pas sacrifier ses valeurs ! Faire partie du peuple, ce n’est pas renoncer à ses convictions !

Faire partie du peuple, c’est partager les peines et les joies de l’Autre, même s’il ne pense pas comme moi !
Imaginons une discussion idéologique. Nous pouvons nous opposer, mais cela ne nous donne pas pour autant le droit de rejeter l’autre. S’il souffre, s’il pense que mes idées sont dangereuses pour lui, je ne peux pas simplement faire comme s’il n’existait pas. Je dois comprendre sa peine et ses peurs. Le peuple, l’assemblée d’Israel fonctionne si je considère l’Autre comme mon frère, si j’ai de la peine quand il a de la peine, et si je suis heureux quand il est heureux.

Enfin le Rav a terminé par une discussion dans la Guemara Sanhédrine sur la Techouva.
Est-ce que la Techouva est une condition sine qua none pour la délivrance finale ou non, Rabbi Eliezer pense que oui et Rabbi Yéochoua pense que nous serons délivrés même si nous ne faisons pas Techouva.

Le Rambam tranche comme Rabbi Eliezer : l’homme est libre, et s’il fait Techouva, nous connaîtrons la délivrance !

Pourtant dans les 13 articles de foi, le Rambam nous dit qu’il faut croire et être convaincu que le Machia’h viendra ! Comment le Rambam en est-il si sûr ? Qui dit que le peuple fera Techouva ?
En fait, il faut avoir à l'esprit les prophéties qui nous disent qu’à la fin des temps les Bné Israel feront Techouva.
Croire au Machia’h, c’est donc croire et être convaincu que les Bné Israel feront Techouva.

Même, en ces temps difficiles, nous devons garder espoir ! et agir ! Malgré tous les évènements, nous ne savons que nous avançons dans la bonne direction ! Si nous ouvrons les yeux, nous comprenons que nous devons être reconnaissant envers D. !

Que D. protège tout le Am Israel et que l’humanité chante ensemble D. est Roi !

Chabbat Chalom

GMAR ’HATIMA TOVA

Nitsavim 5784… Vouloir c'est pouvoir !

 « Car la chose [Davar] est très proche de toi, dans ta bouche, et dans ton coeur pour l’accomplir»
(DEVARIM, 30,14)

Cette semaine, nous lisons la paracha Nitsavim et la paracha Vayele'h. Traditionnellement, Nitsavim est toujours lue le chabbat qui précède Roch Hachana.
… Cela tombe bien parce que la paracha commence par les mots« Vous vous tenez debout, vous tous, aujourd'hui devant l'Eternel … »(DEVARIM 29,9)... comme pour un jugement. En effet, Roch Hachana est le début de l'année, mais ce n'est pas un simple anniversaire, c'est le moment où D. juge toute l'humanité.
Une fois n’est pas coutume, mais cela ne me dérangerait d’en faire une (je ne fais pas un voeu), je vais vous présenter un dvar Torah tiré du Ben Ich ‘Hay, Hala’hot (paracha Nitsavim). C’est grâce à un ami, à qui je dois beaucoup, qui m’a incité cette semaine à ouvrir le livre avec lui.

De quelle “chose” / Davar parle le verset en entête ?
Le Ben Ich ‘Hay cite le Mahari Abouav : La chose c’est le fait de garder le chabbat. De même dans Isaïe 58,13, on a le verset “Im Tachiv”, le verset qui parle du chabbat, et qui sert d’introduction pour beaucoup de communautés au kidouch du chabbat matin. On y trouve aussi “Ve Daber DAVAR”... La chose c’est donc le chabbat.

Le Ben Ich ‘Hay nous explique : D. dit même si vous avez enfreint les 10 commandements (les 10 paroles), gardez le chabbat et je vous pardonnerai !

Le midrach nous raconte que le Chabbat s’est plaint à D. : chaque jour de la semaine forme un couple avec un autre jour, mais moi le chabbat, je suis seul.
D. a répondu : le couple tu le formeras avec le peuple d’Israel !

Et cette proximité ne peut être atteinte qu’en agissant sur trois axes. Il faut vivre le chabbat par la pensée, par la parole et par les actes ! Même si en principe “Hirourim moutarim”, on peut penser à ce que l’on veut le chabbat, en fait pour vivre le chabbat il faut penser chabbat !

Voici comment on peut donc lire le verset en entête : La Chose (chabbat) est très proche de toi, dans ta bouche (les paroles), dans ton coeur (les pensées), pour l’accomplir (les actes).
Vivre le chabbat, c’est possible ! S’épanouir avec le chabbat, c’est possible ! Exister, s’accomplir, réaliser son potentiel, c’est possible ! Le chabbat doit être l’outil qui me permet d’avancer. Et même si je pense que je garde déjà le chabbat, il est certain que je peux encore progresser ! Je peux m’en servir pour me rapprocher du Roi !

 

Le Ben Ich ‘Hay propose une autre explication de la Chose, c’est la mitswa, les 613 mitswot. L’enjeu n’est pas trop grand nous dit la Torah ! C’est possible, on peut accomplir tous les commandements divins ! Alors me direz-vous que certaines mitswot concernent les cohanim, d’autres les rois, d’autres celui qui a un esclave, …. donc il est impossible d’appliquer les 613 mitswot !
Le verset en entête nous dit donc que la chose est possible : Si la mitswa est dans notre bouche et dans notre coeur (pensées), c’est comme si nous l’avions accomplie. En étudiant la Torah et ses mitswot, on me crédite même les mitswot que je ne peux pas accomplir.

Le Ben Ich ‘Hay propose aussi l’explication peut- être la plus connue de la chose : la guérison ! Mais de quelle guérison parle-t-on ?  la Techouva ! Si elle est dans ta bouche, dans ton coeur, et dans les actes… Alors la Techouva est la vraie guérison de l’âme !
Le Ben Ich ‘Hay est bien plus riche que ce que j’ai apporté ici, je vous invite à le lire entièrement (paracha Nitsavim).

On peut aussi remarquer que la TeCHouVa qui est la chose du verset (3è explication apportée) comporte les mêmes lettres que CHaBaT (1ère explication apportée).
La Techouva, c’est le retour, cela fait référence au mouvement. On ne peut faire Techouva que si l’on décide de bouger. Celui qui reste immobile tombe. Faire Techouva, c’est comprendre que je dois changer, et croire que c’est possible !
Et pourtant, Chabat, ce sont les mêmes lettres, mais le sens est complètement différent, c’est le repos, le non mouvement ! On qualifie Chabat de “ressemblant au monde futur” (meene olam aba). Et on sait qu’après 120 ans les dés sont jetés, on ne peut plus progresser.

Ki Tavo 5784

Non je n’ai pas oublié


 « Et tu diras devant l’Eternel ton D., j’ai fait disparaître le sacré de la maison et aussi j’ai donné au Lévi, au converti, à l’orphelin et à la veuve selon ton commandement que tu m’as ordonné, je n’ai transgressé aucun de tes commandements, et je n’ai pas oublié.»
(DEVARIM, 26,13)

Cette semaine, nous lisons la Paracha Ki Tavo. Cette longue paracha comporte des bénédictions, mais aussi et surtout 98 malédictions terribles. Cela remet les idées en place avant le jugement à Roch Hachana.
La paracha commence par le passage des prémices, les premiers fruits de l’année doivent être apportés au Temple.
Puis la paracha parle du traitement des prélèvements qui n’ont pas été distribués. A la fin de la 3è année après le début de la chemita (idem pour le second cycle de 3 ans, donc à la 6è année), on doit doit faire disparaître [le bi’our] les prélèvements (maasser) qui avait été prélevés mais qui n’ont pas été distribués.
Après ce bi’our, il y a le vidouy (confession ? déclaration ?), il faut prononcer le passage en entête :
“J’ai fait disparaître le sacré de la maison et aussi j’ai donné au Lévi, au converti, à l’orphelin et à la veuve selon ton commandement que tu m’as ordonné, je n’ai transgressé aucun de tes commandements, et je n’ai pas oublié.” (DEVARIM, 26,13)

Rashi explique que “je n’ai pas oublié” signifie je n’ai pas oublié de faire la bénédiction sur les maasser.
Le Sifté ‘Ha’hamim explique que l’on peut pas dire que Rashi parle de bénédiction au sens “Béni sois tu l’Eternel, notre D. …” car ce serait un anachronisme, puisque les bénédictions sur le maasser sont d’ordre rabbinique et pas Toraïques. Mais le Sifté ‘Ha’hamim nous donne aussi les références de la Michna 11 du 5è chapitre de Maasser Cheni. Là bas, Tossefot Yom Tov nous explique que Rashi parle vraiment de la bénédiction au sens “Barou’h Ata …”. Et même si l’on sait très bien que cette bénédiction a été instituée par les rabbins, on l’a appuyée sur le verset en entête (asma’hta).

En tout état de cause, celui qui fait le bi’our doit rappeler qu’il n’a pas oublié la bénédiction lorsqu’il a prélevé les maasserot. Alors pourquoi est-ce si important de ne pas avoir oublié ?

En fait, un oubli est signifiant.


On oublie lorsque l’on agit en mode automatique, sans penser. celui qui va manger et qui oublie de dire la bénédiction, alors qu’il a l’habitude de le faire, c’est qu’il mange bêtement.
La Torah ne veut pas que l’on agisse sans penser. Nous devons être maître de nos actes. Nous approchons de Roch Hachana et Kippour. Nous savons bien que nous devons nous repentir aussi des fautes non intentionnelles. L’homme est indéfiniment responsable. On ne peut pas dire je ne n’ai pas fait exprès, ou j’ai oublié ! Voilà pourquoi, celui qui fait le bi’our, précise : “Je n’ai pas oublié”.


L’oubli est aussi signifiant car on oublie ce qui ne nous intéresse pas, ce que l’on veut fuir.
Celui qui prélève le maasser et qui ne fait pas la bénédiction, c’est le signe qu’il n’a pas envie de donner, qu’il le fait le à contre coeur. Les prélèvements sont pour les Cohanim, les Leviimn, pour les pauvres, ou pour aller soi-même les consommer à Jerusalem. Mais donner, parfois cela fait mal. On peut le faire avec un pincement au coeur. Celui qui fait le bi’our est heureux de ne pas avoir oublié. Cela signifie, qu’il a donné en étant heureux, en louant D. Il a compris que thésauriser ne sert à rien. Il a compris que celui qui donne est plus riche. “Il est riche de ce qui ne s’achète pas” [presque une citation]. Il vit la Torah, Il est heureux d’accomplir l’ordre divin. Donc naturellement il ne peut pas oublier. La Torah est devenue Sa Torah, sa nature.


L’oubli est donc dans notre paracha connoté négativement. Mais parfois l’oubli est au contraire valorisé, comme l’a expliqué le Rav dans la dracha de vendredi soir dernier. Ainsi, la semaine dernière, la Torah nous a présenté l’obligation de laisser dans le champ le tas qui a été oublié. Cette mitswa ne peut-être réalisée que par celui qui a oublié. Le Rav a rapporté le Rav ‘Hano’h Erentroy (1854-1927) qui nous dit que cet oubli est le signe du for intérieur. L’homme veut tellement donner, qu’il en arrive à oublier un tas de blé dans son champ. Même si cela semble paradoxal, c’est la même idée qu’avec l’oubli de la bénédiction. Cet oubli reflète la volonté profonde de l’homme. Celui qui s’est imprégné du message de la Torah

Ki Tetse 5784

“...Tu ne prendras pas l'Egyptien en abomination, car tu as été résident dans son pays.”
(DEVARIM 23,8)

Cette semaine nous lisons la paracha Ki Tetse. Elle contient, de nombreux thèmes, beaucoup de lois …
Le verset en entête nous explique qu’il ne faut pas haïr l’Egyptien. Et pourtant, ils ont jeté les premiers nés dans le fleuve, ils nous ont asservis, ils nous ont fait souffrir.
Mais la Torah ne veut pas qu’on les haïssent ! Hors de question de les prendre en abomination.
Rabbi Yossi, dans la guemara Bera’hot 63a utilise le verset en entête pour nous apprendre l’importance de l’hospitalité. Si déjà les Egyptiens qui n’ont accueilli les Bné Israel que pour en tirer profit, on n’a pas le droit de les prendre en abomination, alors à plus forte raison celui qui accueille un sage !
Grande est l’hospitalité !

Rava dans Baba Qama apprend la mitswa de reconnaissance du verset en entête. Dans Baba Qama 92b, il nous dit, d’où sait on que le puits dans lequel on a bu, il ne faut pas y jeter des pierres ? Du verset en entête : “tu ne prendras pas l’Egyptien en abomination”.
En fait, la Torah ne veut pas que je perde mon temps à haïr l’autre, même s’il m’a fait du mal. A quoi cela servirait de vivre dans l’abomination de l’Egyptien qui a pourri ma jeunesse ? Cela empêche juste de grandir et de prendre son indépendance ! Je risque juste de me créer un traumatisme.

La Torah nous apprend que l’immigré qui s’épanouit, c’est celui qui ne vit dans la haine de son pays d’accueil.

La Torah veut que je me serve de mon passé pour grandir.

Chofetim 5784

“Ils [les anciens du Tribunal rabbinique] annonceront et diront : Nos mains n’ont pas versé ce sang, et nos yeux n’ont rien vu. Pardonne à Ton peuple Israel …”
(DEVARIM 21,7-8)

Nous sommes entrés cette semaine dans le mois de Eloul. C’est le mois qui va nous conduire à Roch Hachana, le jour du jugement.
Il y a une plus grande proximité avec D., les portes sont ouvertes, Il nous attend, à nous donc de faire ce qu’il faut.

Cette semaine, nous lisons la Paracha Chofetim, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel, avant que le peuple entre en Israel.

La paracha termine par la procédure à mettre en place quand il y a eu eu un meutre, que l’on trouve le cadavre en dehors de la ville, et que l’on ne sait pas qui est le meurtrier.

La Torah demande aux anciens de la ville la plus proche d’apporter une génisse, dont on brisera la nuque. Cette procédure nous fait comprendre que nous sommes responsables de ce qui se passe autour de nous.

Rashi nous dit : peut-on penser que ce sont les anciens du Tribunal Rabbinique qui sont les meurtriers ?

Alors pourquoi disent-ils “nos mains n’ont pas versé ce sang” (verset en entête) ? Pour que l’on comprenne que l’on aurait pas dû les laisser partir sans leur donner de nourriture et sans escorte.

Les Cohanim, présents lors de la procédure de la génisse disent : “Pardonne à ton peuple …” (verset en entête).

Mais comment peut-on comprendre cette prière, cette demande de pardon ? D. a décidé de punir, D. a décidé que l’homme est coupable, comment une prière peut-elle faire changer les choses ?


Cette question que l’on pose pour la procédure de la génisse, le Rav l’a posée, la semaine dernière dans sa dracha de Chabbat. [Je vais tenter d’en rapporter une partie, s’il y a des erreurs, c’est que j’ai mal compris]
En effet, nous entrons dans le mois de Eloul, c’est un temps de l’année où la prière prend de plus en plus d’importance.
Comment comprendre qu’avec nos prières nous pouvons faire changer les décrets divins ?

Si M. X est considéré comme coupable, comment une prière devant D. pourrait contribuer à son acquittement devant D. ?

Le Rav a cité le Sefer Ha Iqarim du Rav Yossef Albo (15è siècle, Espagne). Il nous explique que l’homme qui prie se transforme. Après sa prière, l’homme n’est plus le même homme, il est donc logique que le jugement divin soit différent : D. ne juge plus le même homme.

On comprend donc que l’on prier pour soi, et se changer. Ainsi transformé, on peut se présenter devant D. et être jugé positivement.
Mais l’explication du Rav Yossef Albo n’est pas suffisante. En effet comment comprendre que je peux prier pour mon prochain ? La question a été soulevée, entre autres, par le Mahari Ibn Habib.

Exemple : Si David prie pour lui-même, il se transforme et donc le jugement peut être différent. Mais si David prie pour Reuven, comment le jugement de Reuven peut-il changer ? Ce n’est pas Reuven qui se transforme quand on prie pour lui.


La réponse peut venir des versets en entête de notre paracha. Nous sommes tous responsables de ce qui passe autour de nous.

Si un événement me touche, au point que je prie pour mon prochain, c’est que je me sens responsable de lui. Je suis affecté par la situation de mon prochain. Je souffre (pas autant que lui probablement) des problèmes qu’il rencontre. En priant pour mon prochain, je vais donc me transformer, je ne mériterai plus donc de souffrir de la peine de mon prochain, il sera donc soulagé de son problème.

La Torah veut que nous comprenions que nous ne vivons pas en vase clos.

Ree 5784

“Vous êtes les fils de D., Vous ne vous ferez pas d’entailles, et vous ne mettrez pas de calvitie entre vos yeux pour un mort”
(DEVARIM 14,1)

Cette semaine, nous lisons la Paracha Réé, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel, avant que le peuple entre en Israel.


Le verset en entête est commenté dans les pirké avot (3,14).


Dans cette michna des Maximes des Pères, on nous dit que Israel est précieux [pour D.] puisque nous sommes appelés des enfants de D.
Cet attachement divin envers ses fils est d’autant plus grand qu’Il l’a fait savoir. La Torah dit “Vous êtes les fils de D.” (verset en entête)


Le Torah Temima explique qu’un père aime son fils, même s’il ne lui dit pas, même s’il ne lui montre pas de marques d’affection “publiques”. Mais, quand un l’amour est très fort, on ne peut pas se retenir, et on montre les marques d’affection. C’est le sens de la michna de Pirké Avot.


D. nous aime tellement que la Torah est obligée de le dire et de le montrer.

Gary Chapman, dont j’ai entendu le nom pour la première fois chabbat dernier (dans un chabbat ‘hatan) est un psychologue, spécialiste du couple, de renommée mondiale, et un auteur à succès.

Dans son livre “les 5 langages de l’amour”, il explique que le 1er langage indispensable à l’épanouissement dans le couple c’est l’affirmation. Il faut dire des choses positives. Il faut savoir dire “Je t’aime” par exemple.
Voici un contre-exemple :
- La femme demande à son mari : est-ce que tu m’aimes ?
- L’homme : évidemment
- La femme : alors pourquoi tu ne le dis jamais ?
- L’homme : crois-tu vraiment que je serais encore ton mari si je ne t’aimais pas ?


Il y a un besoin de dire des choses positives, pour tous.

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