Vayechev 5786 - le petit frère
« Et Israel aimait Yossef plus que tout ses fils, car il était pour lui le fils de sa vieillesse, il lui fit une tunique de laine fine»
(Berechit 37,3)
La paracha de la semaine nous rapporte la vente de Yossef par ses frères. Ces derniers étaient convaincus d’être dans le vrai. Ils avaient jugé Yossef, et l’avaient condamné.
C’est à cause de la vente de Yossef par ses frères, que la famille de Yaaqov s’installera 20 ans plus tard en Egypte.
Cette semaine, une fois n’est pas coutume je vais vous présenter un dialogue imaginaire entre un mari et sa femme. J’espère que je n'écrirai de bêtises.
L’épouse : alors avec la paracha vayechev, tu vas encore nous parler d’hérédité ? c’est un peu lourd, à la fin ! Depuis le Béréchit, tu nous parles pratiquement que de cela !
Le mari : Et bien non, a priori, pour Vayechev, je ne parlerai pas d’éléments hérités. Mais je veux d’abord préciser : tout au long de Bérechit, nous trouvons la genèse du monde et du peuple juif. Je suis convaincu que la Torah veut nous apprendre que le caractère de l’homme dépend AUSSI de son ascendance, comme il dépend de son éducation, de l’environnement dans lequel il grandit. Ainsi, un homme se forme…. Et malgré tout, l'homme reste libre. Et peut-être que la Torah veut nous apprendre que malgré les apparences, malgré les gènes, malgré l’éducation, malgré l’environnement, l’homme peut grandir et se rapprocher du D. UN … grâce à la Torah.
L’épouse : Tu me rassures. Tu vas donc nous parler d'éducation ?
Le mari : Et oui, cette paracha Vayechev est vraiment étonnante. Comment des frères ont-ils pu vendre leur petit frère ?
L’épouse : Yossef ne l’a pas un peu cherché ? Il rêve, il raconte, ses rêves, il dit que les frères vont se prosterner devant lui ….
Le mari : en fait, tout commence avec Yaaqov. Le verset en entête nous dit qu’il préférait Yossef. Le Rachbam nous dit que “tout cela a engendré la jalousie”. Le Kli Yaqar explique que Yossef étudiait avec Yaaqov, c’est le seul qui passait autant de temps avec son père “ben zekounim”. Yaaqov le préférait donc. Quand on s’occupe plus d’un des enfants, naît un attachement supplémentaire.
On l’avait vu avec Yits’haq qui passait probablement plus de temps avec Esaw, pour éviter qu’il tourne mal. Yits’haq ainsi préférait Esaw à Yaaqov. Ce dernier a dû se battre pour obtenir la bénédiction de Yits’haq, il a souffert du fait que son père préférait Esaw. Et bien malgré tout Yaaqov reproduit le même schéma, il aura un fils préféré.
L’épouse : et c’est cela qui donne le droit à Yossef de sentir au-dessus de ses frères !
Le mari : en quelque sorte. Si on répète à un enfant qu’il est le meilleur, si on lui montre qu’on le préfère aux autres en lui faisant des cadeaux, alors l’enfant, même dans ses rêves, se croira au-dessus des autres. Yossef rêve, et c’est cohérent avec ce qu’il ressent en journée. Il se croît supérieur.
Mais, dans la réalité, il est dominé par les autres frères qui le méprisent. D’ailleurs, la Torah nous dit que Yossef était proches des enfants de Bilha et Zilpa, les fils des servantes. Il y avait donc deux clans. Les enfants de Léa, la noblesse, et de l’autre Yossef, ami avec les enfants des servantes.
Les rêves de Yossef lui procurent donc un bien fou : lui qui se trouve méprisé dans la vraie vie, se retrouve le chef dans les rêves.
L’environnement dans lequel Yossef a grandi, l’éducation qu’il a reçue, les attentions de son père ont contribué à mettre la discorde entre les frères.
Mais c’est encore cette éducation qui lui permettra de survivre en Egypte. Il ne sacrifiera pas