Ki Tissa 5784 - Le compte n'est pas bon
«D. parla à Moshé en disant : Quand tu feras le dénombrement des Bné Israel, d’après leurs recensés, ils donneront chacun le rachat de sa personne à D. lorsqu’on les recensera, et il n’y aura pas fléau parmi eux quand on les comptera.» CHEMOT (30,11-12).
Le début de la paracha nous présente la procédure qui permet de compter les Bné Israel. On ne devra pas compter les têtes. Chaque homme de plus 20 ans donnera 1/2 sicle d’argent. Ensuite, on comptera les pièces, et on en déduira le nombre de personnes recensées.
Voici quelques enseignements que donne Rashi sur le début de la paracha :
- Quand tu voudras recevoir le total de leur compte (Rashi sur Chemot 30,12).
La Torah nous montre ici que le compte est initié par le dirigeant.
- Compter avec des pièces évite les fléaux. En effet, Rashi sur le même verset explique que le nombre est frappé par le mauvais oeil. De même la peste a frappé à l’époque de de David, après un recensement.
Quel est le rapport entre le recensement et l’épidémie qui pourrait en découler ? Pourquoi compter les hommes est-il dangereux pour le peuple ?
J’espère que je ne vais pas dire de bêtises…
La Torah nous a expliqué que le recensement est à l’initiative des dirigeants. L’objectif est souvent militaire. Je veux savoir quelles sont les forces vives qui permettront de combattre.
D’ailleurs la Torah nous dit :
“Depuis l’âge de 20 ans et plus” (Chemot 30,14). Rashi explique qu’il y a un lien étroit entre l’armée et le recensement. On peut être appelé à l’armée à partir de l'âge de 20 ans, l’âge minimum pour être recensé.
On compte donc les hommes parce que ce sont des outils. Ces hommes sont un moyen de combattre. Compter les hommes c’est donc forcément les limiter. C’est cela le fléau. L’homme est grand, son intelligence est peut être infinie. L’homme peut grandir et tenter de s’approcher de D. Lorsque je le compte, je risque de l’enfermer, alors qu’il pourrait grandir infiniment.
La Torah nous dit donc : ce que tu comptes, c’est l’argent, les moyens. Mais l’homme, hors de question ! L’homme n’est pas un outil, ou un moyen !
Transformer l’homme en outil est terrible. Mais sacraliser le moyen l’est tout autant.
La Paracha Ki Tissa est aussi marquée par l'épisode du veau d'or et sa conséquence : la destruction des premières Tables de la Loi.
L’idolâtrie, c’est le monde à l’envers. Au lieu de m’élever vers D., je crée un dieu, que j’abaisse vers moi. Au lieu d’utiliser les moyens de ce monde pour m’élever vers D., je sanctifie ces moyens.