Ki Tissa 5783
« D. dit à Moshé : taille toi-même deux tables de pierre ...»
(CHEMOT 34,1)
La Paracha Ki Tissa est marquée par l'épisode du veau d'or et sa conséquence : la destruction des premières Tables de la Loi.
En effet, Moshé, après la révélation du 6 sivan, « monte » pour recevoir la Torah. A la fin des 40 jours, D. lui dit de descendre. Le peuple s’est corrompu.
Nous vivons là un échec monumental.
40 jours plus tôt le peuple a reçu la Torah en grande pompe : les éclairs, les sons du chofar, le tonnerre… un événement spectaculaire !
Le peuple a entendu 40 jours plus tôt les 2 premières paroles des 10 commandements énoncées par D.
Le peuple a connu une proximité extraordinaire avec D. Le don de la Torah, c'est la révélation. LE cadeau tombé du Ciel. Et pourtant 40 jours plus tard le peuple faute de la plus grave des fautes : l'idolâtrie.
3 mois après la sortie d’Egypte, le miracles des plaies, les miracles de la traversée de la Mer des Joncs, le peuple tombe bien bas. Comment comprendre cette chute ?
Nous venons de sortir de Pourim, et nos maîtres nous disent que c’est le moment de commencer à étudier les Lois de Pessa’h. Dès Pourim, nous devons commencer à nous préparer à Pessa’h. Quel est le rapport entre Pourim et Pessa’h ?
Le Rav, dans son discours du vendredi soir de la semaine dernière a parlé du Halel que l’on ne dit pas à Pourim. En fait, nos maîtres disent que la Meguila elle-même fait office de Halel.
Le Rav a rappelé la guemara Chabbat 118 :
Rabbi Yossi dit, que ma part soit celle de ceux qui lisent le halel tous les jours ! Et pourtant, demande la guemara, celui qui dit le halel tous les jours, c’est comme s’il maudissait !
La guemara répond, le halel qu’il est bon de lire tous les jours, ce sont les psaumes que l’on lit le matin, dans la prière. Ce que l’on nomme les psouké dezimra.
Ces psaumes sont des louanges de D. pour tout ce que nous connaissons au quotidien. Nous louons D. pour Son oeuvre perceptible dans la Nature : Les cieux, les astres, …
Rabbi Yossi souhaite donc partager le sort de ceux qui lisent les louanges quotidiennement, de D. que l’on découvre quotidiennement. En revanche, celui qui récite le halel traditionnel, celui qui fait référence aux grands miracles, ceux de la sortie d’Egypte, agit mal. Les grands miracles et le quotidien ne font pas bon ménage.
Pourim, c’est le quotidien, on ne dit pas le halel traditionnel, mais seulement la meguila. Dans la meguila, tout est naturel, pas de miracles qui sautent aux yeux. Nous devons d’abord découvrir D. dans le quotidien et la nature dans “ce qui semble se produire par hasard”, et ensuite, naturellement, nous disons Ses louanges.